On a tous en nous quelque chose de Néandertal. Nous savions déjà que certains humains modernes possèdent des gènes de ce lointain cousin de l’espèce humaine, disparu il y a environ 30 000 ans. Mais selon une étude publiée dans la revue américaine « Science », ces gènes seraient à l’origine d’une douzaine de maladies, dont la dépression, l’infarctus du myocarde, des allergies ou des dérèglements du métabolisme. Après avoir comparé directement de l’ADN néandertalien dans des génomes de 28 000 adultes de descendance européenne avec leurs dossiers médicaux, les chercheurs ont conclu que cet ADN « influence les traits cliniques des hommes d’aujourd’hui ». « Nous avons ainsi découvert une relation entre l’ADN de Néandertalien et un large éventail de traits immunologiques, dermatologiques, neurologiques, psychiatriques, ainsi qu’avec des maladies du système reproductif », précise John Capra, professeur adjoint de biologie à l’université Vanderbilt (Tennessee), principal auteur de cette recherche. Par exemple, l’ADN néandertalien affecte les kératinocytes de l’épiderme et aide à protéger la peau des rayons ultraviolets et des pathogènes. Un autre caractère génétique néandertalien favorise la coagulation sanguine. Ce trait biologique permettait de refermer plus rapidement les blessures. Aujourd’hui il augmente le risque de formation de caillot et d’accident vasculaire cérébral, d’embolie pulmonaire ou de complications à l’accouchement. Plus surprenant encore, certains de ces gènes joueraient un rôle dans l’accoutumance à la nicotine. Une précédente étude, publiée en janvier dans la revue « American Journal of Human Genetics », avait déjà montré que des gènes néandertaliens étaient responsables d’une sensibilité excessive du système immunitaire, à l’origine de réactions allergiques (asthme, rhume des foins…). Pour les chercheurs, ces caractéristiques génétiques transmises par les Néandertaliens aux humains pourraient avoir conféré à ces derniers une adaptation à leur nouvel environnement peu après leur arrivée d’Afrique en Eurasie, il y a 40 000 ans. Si un grand nombre de ces variantes génétiques ne sont plus aujourd’hui un avantage, elles nous rappellent au moins d’où nous venons…
Génétique
Le Néandertal qui sommeille en nous
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Publié le 22/02/2016
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Christophe Micas
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3242
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