La maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique se déclarent principalement chez l’adulte jeune. Leur diagnostic se fonde sur un faisceau d’arguments cliniques, biologiques, endoscopiques et histologiques.
Le diagnostic est fait par l’endoscopie, qui met en évidence des zones intestinales lésées alternant avec des zones saines, avec des ulcérations irrégulières, pouvant évoluer en fistules ou sténoses. Examen complété obligatoirement par des biopsies. Le scanner, l’IRM et l’échographie permettent de faire un bilan des lésions et mettent en évidence un épaississement très caractéristique des segments digestifs.
La dysplasie et le cancer colorectal sont des complications redoutées à long terme, justifiant des dépistages réguliers dans cette population à risque.
L’évolution est marquée par la survenue de poussées entrecoupées de phases de rémission. Les complications aiguës prennent la forme d’abcès abdominaux ou pelviens, d’une colite aiguë grave, de fistules, de perforation, de sténoses ou d’occlusions.
Rappelons également la fréquence des manifestations extradigestives associées : articulations (arthralgies, arthrites), œil (uvéite, conjonctivite/kératite), peau/muqueuses (aphtes, érythème noueux, vascularites), voies biliaires (cholangite sclérosante), pancréas, poumons, anémie hémolytique auto-immune…
Le traitement a pour objectif de faire régresser les poussées et d’en diminuer la fréquence. Il convient de distinguer entre le traitement des poussées (corticostéroïdes ; auxquels peuvent s’ajouter des antibiotiques, des antidiarrhéiques et des analgésiques) et le traitement d’entretien. La base du traitement de fond est représentée par les anti-inflammatoires intestinaux (5-amino-salicylés – voie orale ou topique), des immunomodulateurs/immunosuppresseurs (méthotrexate, azathioprine) et des biothérapies.
Le sevrage tabagique est impératif.
Lors des crises, une modification du régime alimentaire peut être indiquée pour diminuer l’intensité des symptômes, comprenant une diminution de la consommation des produits laitiers et des fibres. Enfin, le recours à la chirurgie est parfois nécessaire. Bien que l’escalade thérapeutique soit aujourd’hui la règle, l’objectif dans le futur est de parvenir à un contrôle de la maladie après la première crise, autrement dit à en modifier le cours naturel.
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