Une jeune femme, Neda Agha-Soltan, a été tuée par balle pendant une émeute à Téhéran. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a demandé une enquête, car la diffusion d’une vidéo où l’on voit la malheureuse et belle Neda en train d’agoniser dans la rue, a fait le tour du monde. On imagine le travail de l’inspecteur chargé de l’enquête. Il va découvrir que Neda était hostile à la réélection frauduleuse de M. Ahmadinejad ; qu’en conséquence elle est descendue dans la rue ; qu’un bassij, c’est-à-dire l’un des miliciens que M. Ahmadinejad a envoyé réprimer les manifestants, a tiré sur la jeune femme ; que le bassij en question est payé par l’État ; que le président de la République est directement responsable des forces de l’ordre ; que, en bonne logique, c’est M. Ahmadinejad lui-même qui a tué indirectement la jeune fille.
Il est peu probable néanmoins que l’inspecteur demande à la justice iranienne d’inculper celui qui n’a pas renoncé à être président. Lequel envoie ses sbires sur une piste connue d’avance tout en espérant que, par hasard, les policiers découvrent un autre coupable. Peut-être Neda elle-même qui, en somme, aurait mieux fait de rester à la maison ?
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