LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- L’Ordre avait promis aux pharmaciens de ne pas augmenter le montant des cotisations. Pourtant, on peut parler de hausse…
YVES TROUILLET.- Il s’agit d’une légère hausse qui, si on pondère les chiffres des quatre dernières années, n’est pas véritablement significative. Il faut que les pharmaciens comprennent que la maison ordinale - je ne parle pas des murs mais des moyens techniques d’information et de communication - avait besoin d’être rénovée. Nous avons été obligés de suivre les évolutions techniques pour que le service au pharmacien soit facilité. Ainsi, nous sortons d’un programme de rénovation informatique très lourd qui va permettre à l’institution d’être en contact avec tous les pharmaciens. Par ailleurs certaines missions qui nous sont confiées, telles la gestion des ruptures sanitaires, le développement du DPC (Développement Professionnel Continu) ou le respect de la loi anticadeaux, sont autant de taches qui nécessitent un outil informatique performant. Enfin, l’an dernier, à la demande des pharmaciens, nous avons lancé une grande campagne de communication. Tout cela a un coût. Il est vrai qu’avec ces investissements importants vient aujourd’hui la question des amortissements. C’est cela qui plombe un peu notre budget (3,8 millions d’euros en 2015, N.D.L.R.). Mais tout ira mieux dans 4 ou 5 ans.
Les adjoints voient leur cotisation augmenter plus de deux fois plus que celle des titulaires. Qu’est-ce qui justifie ce déséquilibre ?
Ce déséquilibre apparent est lié à notre système de contribution par section. Il faut savoir que dans la cotisation, il y a la part qui revient au Conseil national, la part « section », et une part commune et fixe demandée à toutes les sections. Cette dernière sert à payer les directions communes. Lorsqu’on augmente cette part, cela n’a pas le même impact sur toutes les sections, mais ça offre le même service à chacune d’entre elles. Si l’augmentation de cette contribution est la même en valeur absolue pour la section A et pour la section D, elle a un impact relativement plus important en pourcentage sur la cotisation des adjoints qui est au départ moins élevée.
L’amende de 5 millions d’euros due par l’Ordre à l’issue de la procédure européenne sur la biologie a-t-elle pesé sur les cotisations ?
Cette amende et les frais de justice afférents n’ont pas du tout impacté le budget de l’Ordre car ces sommes ont commencé d’être provisionnées il y a 5 ou 6 ans. Par ailleurs, la section G (biologistes) contribue pour une part importante à la reconstitution des fonds. En pratique, celle-ci reverse la totalité de ses excédents au budget commun.
Évolutions du DP, campagne de communication, informatisation des services, aussi louables soient-ils, ces projets ne sont-ils pas trop lourds à financer par une profession qui n’est pas spécialement en bonne santé économique ?
Je ne suis pas là pour juger de la politique d’investissement de l’Ordre. Mais ce que je sais, c’est que cette maison, qui avait été rénovée il y a déjà de nombreuses années, demande aujourd’hui à être rajeunie, notamment en ce qui concerne ses systèmes d’information. Si l’on raisonne en bon père de famille, ce type d’investissements est certes coûteux, mais nécessaire. Ne pas procéder à ces évolutions nous ferait vite passer pour une institution ringarde et vieillissante. Le problème c’est d’arriver à expliquer cela aux confrères. Si on est bien conscient de leurs problèmes économiques, il faut qu’ils comprennent, eux aussi, que dans l’intérêt de la profession, l’Ordre doit également avancer.
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