Depuis 1970, le prix Galien est décerné à des innovations en santé, toutes thérapeutiques confondues, ainsi qu’à des travaux de recherche. Cette année, ce sont huit prix Galien qui ont été remis lors d’une cérémonie qui s’est tenue le lundi 16 décembre au théâtre Marigny, à Paris.
Le Galien du médicament
Premier volet du prix Galien : le volet « médicament », qui se décline en trois catégories. Dans la catégorie « médicaments utilisés en thérapeutique ambulatoire », le prix a été attribué à Dupixent (dupilumab, Sanofi Genzyme). Dans la catégorie « médicaments de thérapie innovante », on retrouve deux ex aequo sur la première marche du podium : Kymriah (tisagenlecleucel, Novartis) et Yescarta (axicel, Gilead). Enfin, dans la catégorie « médicaments destinés aux maladies rares », c’est Luxturna (voretigene Neparvovec, Novartis-Spark therapeutics) qui a été récompensé.
Dupixent est indiqué dans le traitement de la dermatite atopique modérée à sévère de l’adulte qui nécessite un traitement systémique. C’est un traitement de seconde intention, en cas d’échec, d’intolérance ou de contre-indication à la ciclosporine. Il apporte un réel espoir aux patients qui étaient en situation de besoin médical important et non couvert.
Les deux médicaments de thérapie innovante qui ont été distingués - Kymriah et Yescarta - sont deux Car-T cells, qui sont des médicaments faits sur mesure pour chaque patient. Le principe est de prélever des lymphocytes du patient par aphérèse, puis de les modifier génétiquement in vitro afin qu’ils expriment à leur surface un antigène chimérique. On multiplie ensuite ces cellules avant de les réinjecter au patient. Grâce à leur nouveau récepteur artificiel, les lymphocytes modifiés reconnaissent les antigènes présents à la surface des cellules cancéreuses et détruisent ces dernières. Ces traitements permettent d’envisager des rémissions de longue durée. Ils sont très coûteux, mais une seule injection est nécessaire. Ils ne sont pour le moment indiqués que chez des patients en impasse thérapeutique.
Ainsi, Yescarta est indiqué chez les adultes atteints de lymphome diffus à grandes cellules B et de lymphome médiastinal primitif à grandes cellules B en impasse thérapeutique.
Quant à Kymriah, il est indiqué en cas de leucémie aiguë lymphoblastique B (LAL B) et de lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB), réfractaires ou en rechute, pour lesquels il n’existe pas de standard de traitement.
Dans la catégorie « médicament destiné aux maladies rares, » le primé, Luxturna, est une thérapie génique destinée aux patients présentant une perte visuelle due à une dystrophie rétinienne héréditaire en impasse thérapeutique. Luxturna apporte une amélioration du service médical rendu importante (ASMR II) dans ce groupe de maladies rares dégénératives de la rétine. Avant sa mise sur le marché, aucune thérapie visant à stopper l’évolution naturelle vers la cécité ou à restaurer la vision n’était jusque-là disponible.
Un Galien pour la recherche
Ensuite, le prix Galien concernant les travaux de recherche a été décerné au service de nutrition de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris). Cette unité, dirigée par la Pr Karine Clément, a été distinguée pour ses travaux sur la compréhension des mécanismes physiopathologiques des obésités dans ses différentes dimensions, en particulier l’altération des dialogues inter-organes, et dans les formes rares d’origine génétique. Ses travaux ont ouvert la perspective de traitements adaptés.
Accompagnement du patient
Pour le prix Galien, volet « accompagnement du patient », le jury n’a pas pu trancher entre deux projets, qui sont donc ex aequo. Le prix a été remis d’une part au programme éducatif « Etape » du CSAPA du CHU Grenoble-Alpes (Centre de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie), et d’autre part au programme « La Suite Necker » de l’Hôpital Necker-enfants malades (Paris).
Le programme « Etape » est destiné aux proches des patients ayant une addiction, sa finalité étant de renforcer le lien entre ces proches et l’usager pour créer un environnement favorable au changement de comportement de ce dernier.
Dans un tout autre domaine, le programme « La Suite Necker » vise à autonomiser des adolescents et jeunes adultes suivis en pédiatrie à Necker pour une maladie chronique ou rare, avant leur transfert en médecine d’adultes. Il s’agit d’un lieu d’information et d’accompagnement qui se veut un espace d’échange convivial, design et chaleureux dans lequel ces adolescents pourront se rencontrer entre eux et s’entretenir avec un panel de professionnels dont l’objectif est de les accompagner lors de l’étape clé du passage à l’âge adulte.
Volet e-santé
Cette année, le volet e-santé du prix Galien se compose de deux catégories. Dans la première intitulée « amélioration dans le parcours de soins », le prix a été décerné à Anamnèse, de Jérôme Bourreau. Anamnèse est une intelligence artificielle (IA) médicale multilingue qui assiste les professionnels de santé en questionnant les patients en amont, pour structurer un dossier médical, permettant ainsi la régulation et l’optimisation de leur parcours de soins.
Dans la seconde catégorie, « amélioration dans la prise en charge d’une pathologie », le prix Galien e-santé a été décerné à Eyeneed, d’Étienne Gardea. Eyeneed est une plateforme d’accueil dédiée à l’ophtalmologie. Gratuite, elle propose aux patients une préconsultation médicale en ligne sécurisée, avant d’en analyser les données et d’orienter, en évaluant le degré d’urgence, vers l’ophtalmologiste, l’orthoptiste ou l’opticien.
Dispositif médical
Enfin, dans le volet « dispositif médical », c’est Hensify, de Nanobiotix, qui décroche un prix Galien. Hensify est le premier amplificateur de radiothérapie à avoir obtenu une AMM en Europe (marquage CE, dispositif médical de classe III). Combiné à la radiothérapie, il en augmente l’efficacité au niveau de la tumeur sans ajouter de lésions supplémentaires aux tissus sains environnants. Aujourd’hui, Hensify est indiqué dans les sarcomes des tissus mous, mais il pourrait à terme concerner tous les patients ayant une tumeur solide et éligible à la radiothérapie. Il s’administre en injection unique, guidée par imagerie, directement au cœur de la tumeur en amont de la première séance de radiothérapie.
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