Pression économique, durée de travail, manque de personnel…

Les pharmaciens britanniques sont de plus en plus stressés

Publié le 16/09/2019

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Les pharmaciens d’officines britanniques n’ont jamais été aussi stressés qu’actuellement, et sont de plus nombreux à faire appel aux services confraternels de soutien psychologique et moral, constatent deux enquêtes effectuées ces derniers mois par leur association d’entraide et par l’une de leurs principales revues professionnelles « Chemist and Druggist ».

Basée sur échantillon représentatif de 1 300 pharmaciens d’officine, indépendants ou employés par une chaîne, l’étude effectuée par la revue montre que 71 % des pharmaciens interrogés souffrent de stress, alors qu’ils n’étaient que 40 % lors de l’enquête précédente, en 2013. Résultat, 41 % des pharmaciens interrogés disent souffrir d’un mauvais sommeil, 27 % affirment être dépressifs et 11 % reconnaissent boire plus qu’ils ne le devraient.

85 % des pharmaciens stressés ressentent les pressions économiques liées aux politiques de réduction des dépenses et des coûts comme étant la cause principale de leur stress. Mais ils dénoncent aussi leur durée de travail souvent « irréaliste », et le nombre insuffisants de collaborateurs dans les officines, tous ces aspects étant selon eux d’autant plus inquiétants qu’ils aggravent le risque d’erreur lors des délivrances. Les officinaux indépendants sont plus touchés par le stress que ceux travaillant pour une chaîne ; près des deux tiers d’entre eux souffrent aussi des conséquences de « l’isolement » et du manque de solidarité entre les pharmaciens.

Fondée en 1841 par la profession, l’association « Pharmacist Support » vient en aide aux pharmaciens et à leurs familles, et leur propose différentes formes de soutien, y compris moral et psychologique : 61 % des pharmaciens interrogés ont eu recours, ou envisagent d’avoir recours, à du soutien et des conseils de la part de cette association, tant pour des raisons de stress professionnel que pour retrouver, plus globalement, un bien-être personnel et professionnel qu’ils estiment avoir perdu.

Le « mal-être » des pharmaciens reste un phénomène trop méconnu, ont relevé par ailleurs les participants à la conférence de présentation de ces enquêtes : le système national de santé britannique (NHS) a mis en place il y a quelques années des cellules de soutien psychologique pour les médecins et pour les dentistes, mais il n’existe rien d’équivalent pour les pharmaciens, alors que ces structures pourraient elles aussi être d’une grande utilité.

Denis Durand de Bousingen