• Les pour
Les baisses de prix sur les génériques envisagées pour 2017 et le retour de la voie dérogatoire dans le projet d’ordonnance sur le réseau avaient mis le feu aux poudres. La lettre d’orientation en vue de la future négociation conventionnelle adressée au directeur général de l’assurance-maladie par Marisol Touraine a fini de convaincre l’USPO d’un nécessaire passage à l’action. Son président, Gilles Bonnefond, se dit en effet déçu par la missive ministérielle. « À l’analyse de cette lettre, c’est une énorme déception puisque la ministre avait répété à plusieurs reprises qu’elle voulait un financement pluriannuel pour réussir la convention, engagement que je ne retrouve pas dans cette lettre. » Pour lui, le gouvernement ne va pas assez loin : « Les seules intentions économiques sont de modifier petit à petit la rémunération pour atténuer les effets des baisses de prix qui vont s’amplifier pour financer l’innovation. » Dans ce contexte, le syndicat appelle donc les pharmaciens à se mobiliser dès maintenant.
• Les contre
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ne fait pas la même analyse. Pour elle, engager un bras de fer avant même le début des négociations conventionnelles fixées au 22 février est prématuré, et risque de les perturber, voire de les retarder. « Les difficultés économiques du réseau nécessitent d’ouvrir le plus rapidement possible ces négociations, essentielles pour l’avenir de l’officine », argumente le président de la FSPF, Philippe Gaertner, qui prévient toutefois qu’il n’hésitera pas à appeler à la mobilisation les pharmaciens si son syndicat n’était pas entendu au cours des discussions avec l'assurance-maladie.
L’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) n’est pas non plus prête à battre le pavé le 26 janvier. « Organiser une grève avant même d’avoir débuté les négociations est tout à fait stérile et pénaliserait plutôt les patients que l’État », estime le syndicat, qui se dit prêt à se mobiliser mais pour « défendre la nécessaire évolution de la profession ».
« Nous comprenons l’exaspération des pharmaciens, nous la partageons, mais nous n’appelons pas à s’engager dans un mouvement de protestation qui, à mon sens, ne peut, pour l'heure, avoir aucun résultat », indique pour sa part Albin Dumas, président de l’Association de pharmacie rurale (APR). « De toute façon, nous allons entrer en négociation avec l’assurance-maladie et, en ce qui concerne l’ordonnance sur le réseau, une réunion est déjà programmée le 25 janvier », précise-t-il. Avant d’appeler à la mobilisation, le président de l’APR attend au moins les résultats de cette rencontre.
• Les ni pour, ni contre
Plus nuancée, l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) a finalement décidé de ne pas s’associer au mouvement. Sceptiques quant à la forme que doit prendre cette action, regrettant l’absence d’unité syndicale et inquiets du manque de lisibilité des revendications de la profession auprès des pouvoirs publics et de la population, les administrateurs de l’ANEPF ne souhaitent pas appeler à manifester. Toutefois, ils indiquent laisser le choix à chaque étudiant de se joindre ou non à la mobilisation du 26 janvier.
Initialement favorables à la grève, les groupements se montrent aujourd’hui plus réservés. « Nous donnons la possibilité à nos adhérents et à nos affiliés de choisir s’ils s’associent, ou non, au mouvement », annonce Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO). À l’heure où les objectifs sont communs mais les avis divergents sur les méthodes à employer, l’UDGPO ne se désolidarise pas de l’action des syndicats mais laisse chacun de ses adhérents décider de l’action à mener. L’UDGPO n’en regrette pas moins la division syndicale. « Une bêtise immense. Les pharmaciens sont quand même les seuls professionnels de santé à se tirer une balle dans le pied avant les négociations conventionnelles », déplore Laurent Filoche.
« Vaut-il mieux faire la grève avant ou se garder les moyens de la faire si les négociations échouent ? Tout cela est une question de scénario, indique de son côté Christian Grenier, président de Federgy, la chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacies. La lettre de la ministre est arrivée entre-temps et, bien entendu, il y a des points sur lesquels nous devons rester très vigilants. » Aujourd’hui, poursuit-il, « nous nous considérons comme des lanceurs d’alerte pour dire aux syndicats : vous avez l’obligation d’union, l’obligation de vous unir sur des propositions communes et, bien entendu, l’obligation de réussir cette convention ».
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