Plus que jamais, la situation géographique et l’environnement, mais aussi la rentabilité actuelle et future d'une officine, sont déterminants dans la fixation de son prix de cession. De grandes disparités marquent le marché selon que les officines en vente se situent dans le Sud-Est et le Sud-Ouest, régions les plus attractives en termes de prix, ou dans le Nord, notamment la Normandie, où les prix restent plus contraints.
De nombreux écarts également entre les différentes typologies d’officines, les plus petites (chiffre d’affaires inférieur à 1 million d’euros) subissant une réelle désaffectation des acheteurs. « On peut aujourd’hui réellement s’interroger sur le bien-fondé d’une telle acquisition », analysent les experts du réseau CGP, à l’origine de ces statistiques professionnelles 2016 (1).
Du reste, ces petites officines, quand elles trouvent acquéreur, se négocient à 53 % de leur chiffre d’affaires, en moyenne, tandis qu’un ratio de 83 % est retenu pour celles dont le chiffre d’affaires est supérieur à deux millions d’euros.
De manière générale, le chiffre d’affaires comme base d’évaluation d’une officine perd du crédit au profit de l’EBE, véritable indicateur de rentabilité du point de vente. « La nouvelle rémunération à l’honoraire et la réforme des remises sur le générique nécessitent de retenir un prix de cession exprimé en multiple de l’EBE, déduction faite de la rémunération du titulaire », insistent les experts CGP.
Cependant les prix d’achat moyen de 2016 ne représentent que 6,83 fois l’EBE (2), contre 6,95 en 2015, dénotant une baisse relative du prix de cession. Aussi, alors que l’apport personnel équivaut désormais à 20 % du montant de la cession, il est essentiel de considérer le niveau de l’emprunt avec circonspection. En effet, le futur titulaire ne doit pas perdre de vue que sa propre rémunération équivaudra à environ 20 % de l’EBE évalué à 226 200 euros en 2016.
Car, comme le résume Olivier Desplats, expert-comptable du cabinet Flandre Comptabilité Conseil, dans le contexte actuel où le risque à l'installation est réel et la capitalisation incertaine, l’acquisition d’une officine doit être considérée comme l’acquisition d’un outil de travail rémunérant en premier lieu correctement son titulaire.
(1) À partir d'un échantillon de 104 cessions réalisées par les cabinets du réseau CGP.
(2) EBE retraité, c’est-à-dire déduction faire de la rémunération du titulaire.
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