Les ministres espagnols des Sciences et de la Santé ont présenté hier un plan d'action contre les « pseudo-thérapies », et au premier chef contre l'homéopathie, afin d'éliminer ces pratiques aux « effets nocifs potentiels ».
Le gouvernement espagnol avait déjà fait parler de lui deux mois plus tôt en plaidant auprès de l'Union européenne pour qu'elle cesse de donner le statut de médicament aux produits homéopathiques. Parallèlement, une lettre ouverte de 1 000 médecins et scientifiques espagnols a appelé la ministre de la Santé à renforcer la lutte contre les pseudo-sciences. Un appel entendu puisque, avec son homologue au ministère des Sciences, Maria Luisa Carcedo a présenté hier un plan d'action pour éviter que les pseudo-thérapies comme l'homéopathie ou l'acupuncture soient utilisées de manière alternative ou complémentaire à des traitements qui, eux, sont fondés sur des preuves et sur la rigueur scientifique.
Dans un communiqué, le gouvernement espagnol déplore que « beaucoup de personnes croient encore » à ces pseudo-thérapies, citant les chiffres d'une enquête de 2016 qui souligne que près de 60 % des personnes interrogées croient en l'utilité thérapeutique de l'acupuncture et près de 53 % à l'efficacité de l'homéopathie. L'Espagne veut donc « éliminer » ces pratiques dans les centres de soins privés et publics et s'assurer que « tous » les soins sont prodigués par des professionnels reconnus. Le plan d'action prévoit notamment « des mesures pour éviter l'enseignement des pseudosciences dans les universités espagnoles » et une modification de la loi pour « combattre la publicité mensongère » autour de ces thérapies sur Internet et les réseaux sociaux. L'objectif final : éduquer la société pour qu'elle ait la connaissance scientifique nécessaire « pour pouvoir prendre de meilleures décisions personnelles et collectives ».
L'Espagne est particulièrement offensive dans la lutte contre les pseudo-thérapies en général et l'homéopathie en particulier, mais n'est pas le seul pays européen à plaider en faveur de la médecine prouvée par la science. L'Angleterre refuse désormais toute prise en charge de l'homéopathie qui, « au mieux, agit comme un placebo et représente donc un mauvais usage des fonds du NHS ».
En France, après une tribune de médecins contre les médecines alternatives, le gouvernement a annoncé la réévaluation de l'ensemble des médicaments homéopathiques, laissant entendre un possible déremboursement à venir. Pourtant, comme en Espagne, une majorité de Français croit fermement en l'efficacité de ces produits.
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