L'orgasme spontané dû à un médicament existe. Bien que les études sur le sujet soient rares, une revue de littérature menée par des sexologues et neurologues taïwanais livre des détails sur les patients concernés et surtout sur leur embarras menant le plus souvent à l'arrêt du traitement.
Analysée par le médecin et journaliste Marc Gozlan sur son blog, l'étude prête à sourire. A priori. Car pour les patients ayant expérimenté un orgasme spontané dû à un médicament, la situation est plutôt embarrassante. Les auteurs taïwanais de la revue de littérature donnent ainsi l'exemple d'une Américaine de 35 ans, habituellement traitée par sertraline, qui a reçu, en plus de ce traitement habituel, du bupropion : six semaines plus tard, elle subissait un orgasme spontané de trois heures qui a débuté alors qu'elle faisait ses courses. Elle a arrêté le bupropion pendant une semaine, mais dès le surlendemain de la reprise du médicament, un nouvel orgasme spontané prolongé la surprenait.
Ce cas est l'un des 25 passés en revue par les chercheurs taïwanais dont ils livrent l'analyse dans un article paru le 1er décembre dans la revue « Clinical Neuropharmacology ». Le dernier cas est d'ailleurs fourni par leurs services, celui d'un ouvrier dépressif de 46 ans, victime deux ans plus tôt d'un accident de voiture lui ayant causé un traumatisme crânien. Il montre un désintérêt pour le sexe, a diminué la fréquence des rapports sexuels avec son épouse, souffre d'impuissance. Deux semaines après l'initiation d'un traitement antidépresseur, il expérimente entre un et trois orgasmes spontanés par jour, d'environ une minute, d'intensité légèrement inférieure à un orgasme habituel, sans érection et sans éjaculation. Ces orgasmes ne se sont pas accompagnés d'une augmentation de la libido. Ils ont disparu 48 heures après arrêt du traitement et ont réapparu le lendemain de la reprise du médicament.
Les auteurs notent que chez les 25 patients étudiés, âgés de 20 à 74 ans (18 femmes et 7 hommes), le désir sexuel était absent dans la majorité des cas, l'absence d'excitation sexuelle dans près de la moitié des cas et l'éjaculation n'est survenue que chez la moitié des hommes présentant un orgasme spontané. Les chercheurs précisent que pour cinq patients, l'orgasme est survenu alors qu'ils marchaient, faisaient du sport, baillaient ou dormaient. Quant à la fréquence de ces orgasmes spontanés, il est impossible de parler de moyenne. Sur 10 patients, 7 ont eu 6 orgasmes quotidiens, 2 ont eu de 7 à 15 orgasmes par jour et une femme en a déclaré de 5 à 45… Pour une durée allant de moins d'une minute à plusieurs heures. Et les médicaments ? Dans 92 % des cas, ce sont des antidépresseurs (10 molécules) ou des agonistes dopaminergiques (3 molécules). Les chercheurs soulignent également l'utilisation de deux antipsychotiques, une benzodiazépine, une association de trois médicaments anticancéreux (cancer du sein) et un psychostimulant (hypersomnie).
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