Réuni mercredi dernier à Paris, le conseil national de l'Union nationale des professions libérales (UNAPL) a unanimement rejeté le projet de réforme des retraites présenté par Jean-Paul Delevoye, haut commissaire aux retraites. Pour l'organisation, le principe selon lequel la réforme voulue par le président de la République ne doit pas être préjudiciable aux professionnels, n'est pas négociable. Mais c'est d'abord le manque de transparence du projet actuel qui provoque quelque aigreur. Dans une motion adoptée le 4 septembre, l’UNAPL a notamment relevé un défaut d'informations sur certaines questions laissées en suspens. En particulier, il lui paraît anormal que les simulations faites par le HCRR concernant le cas des différentes professions libérales au sujet de l’évolution de leurs cotisations et du niveau des retraites qui leur seront versées en contrepartie ne soient pas communiquées. Sur ce point, l’UNAPL a réclamé au HCRR de « jouer cartes sur table ». Les professionnels libéraux rappellent les 5 conditions posées au haut-commissaire à la réforme des retraites, au premier rang desquelles le maintien de la spécificité de la retraite des professions libérales dans le régime universel (RU), mais aussi celui du niveau des cotisations et des pensions.
Des cotisations et des pensions plus basses
L'UNAPL a souhaité évaluer l'impact de la réforme sur les différentes professions libérales. Ainsi, telle qu'elle se dessine aujourd'hui, la réforme ne serait pas sans conséquence pour les pharmaciens. Selon son analyse, les officinaux, classés parmi les professionnels libéraux à cotisations plus élevées que les taux cibles du RU (au-delà de 30 % sous 1 plafond de la Sécurité sociale (PASS) et avec des rendements de l’ordre de 5 %, verraient leurs cotisations baisser, mais aussi leurs pensions, avec toutefois une période de transition sur 15 ans, à partir de 2025.
Si, au terme de la nouvelle phase de négociation qui s’engage, « les exigences légitimes des professions libérales, portées depuis plusieurs mois par l’UNAPL, ne trouve de traduction concrète dans les nouvelles propositions attendues du gouvernement, préviennent les libéraux, le Conseil national de l’UNAPL décidera alors d’organiser une mobilisation nationale de grande ampleur réunissant toutes les professions libérales ». Pour les pharmaciens, la menace pourrait aboutir à des fermetures d'officines. Cette rentrée s'annonce décidément bien mouvementée…
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