Quels principes actifs ?
L’amiodarone, un antiarythmique, ralentit la conduction sino-auriculaire, auriculaire et nodale avec un effet bradycardisant modéré, sans effet inotrope négatif. Elle a une action anti-angoreuse expliquant qu’elle soit indiquée en cas d’angor associé à des troubles du rythme. Sa richesse en iode (75 mg/cp 200 mg) et sa parenté structurale avec les hormones thyroïdiennes explique que son administration modifie le profil thyroïdien chez certains patients. Ces effets peuvent être prolongés car sa demi-vie est comprise entre un et quatre mois, et son élimination de l’organisme requiert jusqu’à un an. Elle peut entraîner une hypothyroïdie ou une hyperthyroïdie. En cours de traitement, la TSH doit être dosée tous les six à douze mois, et ce jusqu’à une année après l’arrêt de son administration. Une surveillance clinique étroite s’impose également.
La lévothyroxine (Euthyrox) n’est autre que la L-T4, métabolisée dans l’organisme en liothyronine (T3) active. Elle compense ici une faible hypothyroïdie iatrogène, induite par l’amiodarone et récemment diagnostiquée à la faveur de la surveillance régulière de la TSH-ultra sensible (une hyperthyroïdie aurait imposé en revanche l’arrêt impératif du traitement anti-arythmique).
Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?
Le médecin a oublié de mentionner le dosage d’Euthyrox : contacté, il précise qu’il s’agit de comprimés dosés à 25 µg. Compte tenu du contexte, il n’y a donc pas d’interaction dans cette ordonnance qui pourrait surprendre puisque l’usage d’hormones thyroïdiennes est généralement déconseillé en cas de cardiopathies décompensées, coronaropathies et troubles du rythme non contrôlés.
Et les posologies ?
Elles sont correctes, une fois la précision sur le dosage de lévothyroxine apportée. L’amiodarone, en traitement d’entretien, s’administre à une posologie variant entre 1 comprimé tous les deux jours (ou ½ comprimé par jour) et deux comprimés par jour, avec alors fenêtre thérapeutique de deux jours chaque semaine pour éviter son accumulation dans l’organisme.
Votre conseil
Tout trouble thyroïdien impose le repos. Au-delà de ce conseil de bon sens, il faut rappeler que l’amiodarone expose à un risque de photosensibilisation et peut induire une modification de la coloration cutanée, virant vers le gris, lentement réversible : ne pas s’exposer au soleil pendant le traitement et se protéger des rayons UV. La formation de dépôts cornéens réversibles est possible : elle peut entraîner une gêne visuelle (halos colorés et éblouissants).
L’administration de lévothyroxine peut induire des signes de thyrotoxicose si le traitement est mal équilibré : M. T. demeurera vigilant et consultera si son humeur devient changeante, s’il est irritable, tachycarde, s’il s’amaigrit et s’il souffre de diarrhées. Un arrêt temporaire du traitement hormonal, avec reprise à dose plus faible, suffira généralement à rétablir la situation.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion