Questions sur ordonnance

M. David G., 64 ans

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Publié le 07/05/2018

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M. G. est traité pour un CBNPC (cancer bronchique non à petites cellules) par chimiothérapie et radiothérapie, après une intervention chirurgicale. Anémié, autant du fait de la chimiothérapie suivie en hôpital de jour (avec administration de cisplatine connu pour sa toxicité sur la lignée érythrocytaire) que du fait de l’inflammation systémique liée à la maladie, ce patient, il y a peu actif, se plaint d’une fatigue intense et manifeste des signes dépressifs. Un traitement par érythropoïétine (EPO) a été institué il y a un mois, après le premier cycle de chimiothérapie, au constat d’un taux d’Hb d’environ 9 g/dL. Ce taux est actuellement de 10 g/dL : il a remonté de 1 g/dL en un mois. Mme G. vient à l’officine chercher les médicaments prescrits pour le deuxième mois de traitement anti-anémique de son mari.

Quels sont les principes actifs ?

Eprex a pour principe actif une EPO recombinante, l’époétine alfa, qui stimule la différenciation des hématies à partir des cellules-souches de la moelle osseuse. M. G. pèse 72 kg : compte tenu de l’évolution favorable de l’hémoglobinémie pendant le premier mois, la posologie d’EPO est maintenue à 32 000 UI par voie sous-cutanée une fois par semaine. La valeur cible de l’hémoglobine est de 12 g/dL.

Tardyferon contient 80 mg de fer élément par comprimé : ce médicament est destiné à pallier la carence martiale du patient (insuffisance des apports alimentaires liée à l’anorexie, mauvaise assimilation du fer dans l’intestin, perte de sang liée à l’intervention chirurgicale, etc.) et à fournir le fer rendu nécessaire par l’augmentation de l’érythropoïèse sous l’impact du traitement par EPO.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Les recommandations préconisent, chez le patient traité pour cancer, anémié et recevant une EPO, une supplémentation martiale. Une première injection de Venofer a été réalisée en hôpital de jour ; le relais a été ensuite pris par voie orale, mieux tolérée.

Et les posologies ?

Le médecin a augmenté la posologie de Tardyferon au-delà des préconisations de l’AMM (3 comprimés au lieu de 2), compte tenu de la mauvaise résorption digestive du fer (10 % à 20 % de la dose).

Votre conseil

Le prescripteur a déjà expliqué le traitement aussi bien au patient qu’à sa femme. Le pharmacien rappelle à Mme G. qu’il faut éviter de consommer trop de thé ou toute autre boisson riche en tanins qui limitent la disponibilité du fer dans l’organisme.

Il faut rester attentif au transit intestinal car la supplémentation en fer peut induire une constipation (ou parfois, inversement, des diarrhées). Des mesures hygiéno-diététiques s’imposent (régime suffisamment riche en fibres et en fer assimilable, minimum d’exercice physique, hydratation correcte, etc.). Le patient ne sera pas surpris de constater que ses selles sont colorées en noir par le fer.