Madame Sonia F., 60 ans

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Publié le 20/11/2017

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Suivie depuis six mois pour une ostéoporose post-ménopausique n’ayant pas entraîné de fracture, Madame F. renouvelle son ordonnance, qui comporte un changement : son traitement par acide alendronique est désormais pris une seule fois par semaine. Elle profite de ce passage pour acheter une boîte d’aspirine effervescente. Ce traitement simple ne pose guère de problème… mais le pharmacien saura-t-il conseiller cette patiente ?

Acide alendronique 70 mg 1 cp chaque lundi, au lever

Zyma D 1 ampoule buvable tous les 6 mois

Traitement pour 3 mois

Quels sont les principes actifs ?

L’acide alendronique est un biphosphonate puissant qui inhibe l’activité des ostéoclastes sans affecter la formation de l’os.

La vitamine D3 ou colécalciférol (Zyma D) est produite par la peau par transformation du 7-déhydrocholestérol sous l'action des UV. Nécessaire à la formation normale de l'os, elle est administrée ici en prophylaxie d’une éventuelle carence.

sY a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Oui. Le médecin a oublié de préciser le dosage du Zyma D : il s’agit ici de l’ampoule à 200 000 UI, administrée tous les 6 mois (le dosage 80 000 UI l’est tous les 2 à 3 mois).

Et les posologies ?

Madame F. devra veiller à ne pas être distraite : la prise hebdomadaire d’un comprimé, en début de traitement, est plus facile à oublier qu’une prise quotidienne…

Votre conseil

Le conseil officinal revêt une importance spécifique lors de l’usage d’un biphosphonate :

Le pharmacien veille à ce que la patiente n’oublie pas la prise hebdomadaire du comprimé, toujours le même jour. Madame F. est avertie que si elle passe une prise, elle pourra prendre le médicament le lendemain matin du jour où elle a constaté l’oubli, puis revenir à la prise au jour habituel. Ne jamais prendre deux comprimés le même jour !

Administration après le lever du matin, à jeun (ou après un jeûne d’au moins 6 heures), car la réplétion gastrique réduit la biodisponibilité des biphosphonates. Attendre environ 30 minutes avant toute ingestion d’aliments, de médicaments, de compléments alimentaires ou d’une boisson autre que de l’eau peu minéralisée.

Prise du comprimé entier (ne jamais le mâcher ou le sucer) avec beaucoup d’eau (a minima 200 ml d’eau du robinet ou faiblement minéralisée), torse droit, en position assise ou debout pour éviter toute stase du comprimé dans l’œsophage (risque d’irritation, d’œsophagite, etc.).

Si elle n’est pas indispensable ici puisque Madame F. a un régime alimentaire diversifié et riche en laitages, il n’est pas rare que ce type de traitement impose la prescription d’une supplémentation calcique médicamenteuse.

S’agissant de l’aspirine, le pharmacien rappelle que l’administration d’un AINS peut, comme celle d’un biphosphonate, induire une irritation gastro-intestinale : la prudence s’impose donc en cas d’administration concomitante.