IL MÈNE son officine de main de maître. Il est chroniqueur télé. Il vit à 300 à l’heure. Pourtant, ce n’est pas dans « la Nouvelle Star », ni dans « Capital », ni même dans « Turbo » que vous trouverez Michael Zazoun. Belle gueule, regard clair, œil rieur, ce pharmacien de 34 ans lance sa chronique santé le soir, à une heure de grande écoute, dans l’émission « 100 % Mag », animée par Estelle Denis sur M6. Bronzage et régimes : l’été finissant offre des thématiques encore bien sages pour ce confrère spontané et audacieux. Michael en a toutes les allures, mais il n’est pas un jeune premier.
Début 2008, une amie le persuade de se présenter à un casting pour France 5. On recherche un chroniqueur pour l’émission « Les Maternelles ». Le pharmacien vient avec ce qu’il sait et ce qu’il est. Du conseil, comme au comptoir. Et une dose maximale de fantaisie. Pour sa première prestation, Michael s’attaque aux hémorroïdes. Le ton est donné, il détonne. Mi-trash, mi-potache, son humour fait mouche. Sur le plateau, en régie, c’est le fou rire. Rapidement, la chronique n’est plus ponctuelle, mais bimensuelle, puis hebdomadaire. « À ce moment-là, j’ai compris que j’avais une marge de manœuvre. » Le titulaire se lâche. Cystites, asthme, constipation : les pathologies sont passées en revue, revisitées à la sauce Zazoun. « Avant d’enregistrer, j’ai ma petite poussée d’adrénaline. Je suis toujours un peu fébrile ». Puis la fièvre et le rideau sont tombés. Il y a un an, Michael arrête la télé, à la limite du burn out, se repliant sur son officine. Mais aux « Maternelles », il était à bonne école. M6 le contacte en juin dernier pour le tester. Comme un clin d’œil, le jeune homme apprend sa sélection le jour même où il reçoit le Grand Prix de la « Première installation », décerné par « le Quotidien du Pharmacien ».
Miroirs et murs végétaux.
Son officine, baptisée Ma Pharmacie, a retenu l’attention du jury par… son originalité ! C’est José Lévy, un styliste réputé, devenu un ami, qui lui a proposé de relooker sa pharmacie, tout juste acquise lorsque débute son aventure télévisuelle. Installée à Bastille, elle révolutionne en douceur les codes de l’agencement officinal. Au sol, du marbre de verre. Aux murs, des miroirs et des cascades végétales, évoquant de loin l’univers des plantes médicinales et de l’herboristerie. Le tout donne, sur 40 mètres carrés, une impression de modernité, teintée de rétro. Six mois de travaux seront nécessaires pour y parvenir. Loin d’être choquée, la clientèle a rajeuni, interpellée par la façade extérieure. Homme pressé, le titulaire veut cependant prendre le temps de l’écoute. Il distille sa bonne humeur et sa verve au comptoir. « C’est souvent avec les personnes atteintes par une maladie grave qu’on rit le plus, pour dédramatiser. Mais il faut du pif pour ne pas se planter. Et derrière, être hyper carré dans ses conseils, dans sa prise en charge. » Côté management, Michael a aussi des règles. « Il y a un cadre à respecter. Quand j’ai quelque chose à dire, je ne sais pas ne pas le dire. » Sa réussite, c’est son tempérament et aussi quelques techniques acquises après pharma, à Châtenay-Malabry. Le jeune diplômé part à Lyon, se frotter au marketing. Très vite, il comprend que travailler en entreprise, ce n’est pas son truc. Mais il forge son positionnement pour se démarquer, une fois installé. Même en tournage, il garde un œil attentif sur sa pharmacie. Dans les mois à venir, il reprend une série d’émissions sur la découverte des villes de France, qu’il coanime sur la TNT. Et si tout devait s’arrêter à nouveau ? « La télé me plaît, mais ne plus en faire, cela m’a manqué comme un petit plus, c’est tout. » Le jeune homme a d’autres projets en tête, comme « La Minute du pharmacien », un programme de courtes fictions. Il en est l’auteur et l’acteur, donnant la réplique à des clients fictifs, des personnages récurrents, de la mère de famille nombreuse à la bimbo, en passant par l’ado et le cadre sup’. Ce sera le premier feuilleton ayant pour cadre une pharmacie. Signé d’un Z, qui veut dire Zazoun.
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