APRÈS d’âpres négociations, c’est donc le Français Michel Barnier qui va succéder à l’Irlandais Charly Mc Creevy au poste très stratégique de commissaire européen au Marché intérieur. On se souvient de la vision très libérale de la politique européenne, y compris en matière de santé, de Charly McCreevy, devenu la « bête noire » des pharmaciens européens, utilisant notamment l’arme des procédures d’infraction pour non-respect des traités européens sur la libre circulation et la liberté d’installation pour chercher à déréglementer plusieurs professions, et en particulier la pharmacie. Huit procédures contre sept pays ont ainsi été lancées (deux contre l’Italie et une contre l’Espagne, l’Autriche, la France, l’Allemagne, le Portugal et la Bulgarie) dont les règles de propriété du capital des officines ne correspondaient pas, selon lui, au principe de liberté d’établissement. L’idée étant de développer des chaînes de pharmacie dans tous les pays de l’Union européenne.
0n connaît l’arrêt de la Cour européenne de Justice, concernant la procédure sur la propriété du capital des pharmacies italiennes, qui a mis un frein, en mai 2009, à cette politique, en jugeant que les impératifs de santé publique primaient sur les considérations économiques.
Michel Barnier, 58 ans, ancien ministre français des Affaires étrangères, n’est pas réputé être un hyperlibéral comme son prédécesseur. Sa nomination a d’ailleurs fait l’objet d’un tir de barrage de la part des Britanniques qui le jugent trop interventionniste en matière économique. Pour les rassurer, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, lui a d’ailleurs adjoint un directeur général britannique, réputé plus libéral, Jonathan Faull.
Connaissant parfaitement les rouages de la Commission européenne (il était en charge, entre 1999 et 2004, de la politique régionale et de la réforme des institutions), Michel Barnier devra choisir entre deux attitudes : soit enterrer les autres procédures en cours, soit au contraire les réactiver. José Manuel Barroso lui a fixé pour mission « d’approfondir la libre circulation des biens et des services financiers », afin que « le marché intérieur existe réellement ». Il s’agit avant tout de rassurer les pays libéraux, que la promotion d’un Français à ce poste inquiète. Le contexte de crise joue cependant en faveur des Français. Le président Sarkozy a fait d’une plus grande régulation du secteur financier une priorité.
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