« Chaque pharmacien mesure les perturbations que la délivrance à l’unité provoquerait dans notre exercice quotidien, les risques d’erreur, la perte de temps, les surcoûts, pour des bénéfices de santé hypothétiques », estime le président de l’Association de pharmacie rurale (APR), Albin Dumas, dans un éditorial de l'édition de mai du magazine de son association.
À ses yeux, la vente à l’unité risque de se traduire par une automatisation coûteuse, inaccessible pour bien des officines. Albin Dumas l’assure, « la traçabilité des délivrances sera moins sûre que la sérialisation des boîtes, qui est annoncée pour 2019 ». Pour lui, « le gaspillage des médicaments n’est pas une question de conditionnement, mais une question d’observance ».
« Il n’y a pas de gaspillage de médicaments parce qu’il y aurait trop de comprimés dans chacune des boîtes que l’on délivre en pharmacie, affirme également Éric Baseilhac, directeur des Affaires économiques du LEEM (Les entreprises du médicament) dans une vidéo. Il y a du gaspillage parce que nous arrêtons nos traitements trop tôt. » Pour lui, cette mesure ne permettra jamais de générer des économies pour la Sécurité sociale car « elle ne répond pas à la vraie cause du gaspillage », et pourrait même entraîner un surcoût.
L’idée de la vente à l’unité ne séduit pas non plus le président de Cyclamed, Thierry Moreau Defarges. Dans un article publié fin mai dans « La Tribune », il affirme qu’elle ne réglera pas le problème de la mauvaise observance. D'autant que les médicaments pour les pathologies chroniques ont des « conditionnements adaptés », définis « par les autorités européennes ». Il constate d'ailleurs que les médicaments non utilisés (MNU) récupérés par Cyclamed ne représentent que 180 grammes par habitant et par an, à comparer avec les 1,2 à 1,5 kg de déchets ménagers produits chaque jour par habitant. « L'affirmation selon laquelle il y aurait un éventuel gaspillage important de médicaments est infondée et ne reflète aucunement la réalité », souligne-t-il. Pour réduire davantage le poids des MNU, le président de Cyclamed suggère notamment d'encourager « la juste prescription faite par le médecin », et de « développer le rôle du pharmacien lors de la délivrance et les actions d'éducation thérapeutique vers le patient par les personnels de santé ».
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