Dans sa description, « Le Divan des médecins » se définit comme un lieu dans lequel « tout ce qui se rapporte à la profession a vocation à être discuté dans ce cadre confraternel, dans le respect de chacun, le respect du secret médical et la confidentialité des publications ». Plutôt le profil d’un groupe d’entraide et de partage entre pairs. En apparence, l’intention est louable. Mais sur les réseaux sociaux, les dérapages sont à portée de clics. Avec l’illusion que de tels échanges ne seront pas rendus publics dès lors que le compte est paramétré comme privé. Il a suffi d’un mail anonyme pour que les dérives d’un noyau dur d’une vingtaine de personnes soient dévoilées. Et les propos sexistes, homophobes, grossophobes crèvent l’écran ! Par exemple, sous la photo du décolleté d’une femme, un médecin souligne, « quand les seins tombent comme ça, je refuse généralement de les voir en consultation ». Encore plus consternant, « syndrome de la fellation vigoureuse ? », indique un commentaire à la vue de la photo d’un enfant de 7 ans, partiellement identifiable, atteint d’une mini-hémorragie sous son palais. Difficile ensuite de plaider l’humour carabin ou une culture du défouloir propre aux salles de garde.
Comme tout citoyen, les professionnels de santé jouissent d’une liberté d’expression. C’est un droit fondamental. Cette liberté n’est toutefois pas sans limites. Elle s’arrête là où commence celle des autres, c’est-à-dire dès qu’elle porte atteinte au respect des droits d’autrui. L’injure, la diffamation et tous les propos vexatoires, insultants, malveillants, sont les limites à ne pas franchir. En plus de constituer un abus de droit pénalement répréhensible (750 euros d’amende en cas de diffamation sexiste non publique et 45 000 euros lorsque la même diffamation est publique), de tels excès portent atteinte à la dignité de la profession. Celle-ci est un pilier déontologique auquel tous les professionnels de santé sont liés, y compris les pharmaciens. À cela s’ajoute le sacro-saint secret professionnel. Ces deux obligations professionnelles renforcent le devoir de réserve et de retenue auquel tous les médecins et pharmaciens devraient s’astreindre. Ils en ont d’ailleurs fait le serment. Morale de l’histoire, sur les réseaux sociaux, mieux vaut faire profil bas !
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