LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Les dernières données chiffrées 2009 que vous nous avez communiquées (voir notre édition du 7 janvier) montrent une dégradation sensible de la situation économique des officines. Quels sont les outils dont disposent les pharmaciens pour naviguer dans cette zone de turbulences ?
PHILIPPE BECKER.- Le parallèle avec l’aviation est tout à fait pertinent. Aucun commandant de bord ne peut piloter un avion sans indicateur de vitesse, d’altitude, d’horizon et de carburant. Il en est de même pour le pharmacien, surtout lorsque le temps est « bouché ». La solution est un tableau de bord personnalisé qui va lui donner une meilleure visibilité sur l’économie de son officine, et donc lui permettre de piloter plus finement ses affaires et en toute sécurité.
Les pharmaciens peuvent-ils concevoir eux-mêmes ce tableau de bord ?
CHRISTIAN NOUVEL.- On peut effectivement répondre par l’affirmative car des tableaux de bord existent dans les logiciels de gestion de tiers payant et de stock. Les pharmaciens l’ignorent souvent mais, en pratique, tout est prêt. Il suffit pour s’en apercevoir de rechercher dans la partie consacrée à la gestion, et d’activer ensuite certaines fonctions. Globalement, si le pharmacien prend un peu de temps pour paramétrer les données, c’est un système fiable.
PHILIPPE BECKER.- Dans ce contexte, le rôle du cabinet comptable est plutôt d’analyser les chiffres bruts avec le pharmacien afin de valider les tendances et faire ensuite un ou plusieurs diagnostics.
Malgré tout, il semble que beaucoup de pharmaciens n’utilisent pas de tableaux de bord. Comment expliquez-vous cela ?
CHRISTIAN NOUVEL.- Les sociétés qui commercialisent les logiciels ne prennent peut-être pas assez de temps pour présenter les fonctions de tableau de bord. Généralement, ils se focalisent sur les fonctions essentielles à la marche de l’officine. C’est vraiment dommage car les pharmaciens ne peuvent pas attendre la fin d’un exercice comptable pour prendre des mesures correctrices. La réactivité est la meilleure parade aux difficultés financières. Cependant, les choses commencent à changer. Par exemple, de nombreux groupements se sont emparés du sujet et font progresser les pharmaciens dans leur gestion quotidienne des chiffres économiques et des ratios.
Quels sont les indicateurs clés à surveiller dans un tableau de bord d’officine ?
PHILIPPE BECKER.- Idéalement il faut examiner l’activité journalière et mensuelle, le panier moyen, le nombre de clients par jour et par mois, la marge, la productivité du personnel, le niveau de stock et de trésorerie. Bien entendu, en fonction des spécificités de l’activité, d’autres données peuvent être collectées. La philosophie du tableau de bord, c’est d’abord la recherche de signaux faibles qui, bien analysés, peuvent éviter d’entendre des signaux beaucoup plus forts, comme des coups de fil du banquier ou du grossiste, par exemple…
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