L’ACTIVITÉ de l’officine est en berne. Certes, le chiffre d’affaires (CA) officinal progresse de 1,1 %, selon les résultats de la dernière enquête économique* de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), présentée hier dans le cadre de la Journée de l’économie de l’officine organisée par le « Quotidien du Pharmacien ». Mais il s’agit de « la plus faible évolution depuis des années », souligne Philippe Besset, président de la commission économie de l’officine de la FSPF. Les lois de financement de la Sécurité sociale (LFSS) successives ont produit leurs effets. Les politiques de baisses de prix et de volumes pèsent sur l’économie des officines. Et même si la marge globale progresse légèrement (+1,8 %), la marge réglementée recule. « En d’autres termes, les revenus issus de l’assurance-maladie sont en diminution, diminution compensée par la croissance des prestations de service auprès des laboratoires pharmaceutiques », commente Philippe Besset. C’est grâce à elles que les officinaux enregistrent un résultat légèrement à la hausse, à hauteur de 93 000 euros, contre 90 000 euros en 2010. Avec, en corollaire, de très fortes disparités entre les pharmacies. Ainsi, la moitié des officines ont une évolution de CA négative, 30 % enregistrent une baisse supérieure à 10 % de leur résultat courant avant impôt (RCAI) et 34 % des pharmaciens ont un revenu inférieur au salaire net d’un pharmacien gérant.
Des chiffres qui inquiètent le président de la commission économie de l’officine de la FSPF : « La manière dont se construisent les sources de revenus de l’officine, avec une rémunération sur le médicament remboursable en diminution compensée par des prestations de service en forte augmentation, provoque un éclatement jamais vu des revenus entre les officines. » Et ce sont les petites structures qui souffrent : aucune pharmacie dont le CA est inférieur à 800 000 euros ne présente un RCAI en augmentation. Aussi, pour Philippe Besset, le modèle doit changer. Car, « il est illogique qu’une officine qui fait son travail de dispensation correctement ne puisse pas en vivre ». D’autant que le prochain budget de la Sécu, avec notamment les nombreuses baisses de prix, va encore accentuer les écarts, au risque, à terme, de déstabiliser le réseau.
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