Le Quotidien du pharmacien.- Pourquoi la grippe semble-t-elle si virulente et précoce cette année ? Les souches contenues dans le vaccin et le timing de la campagne sont-ils parfaitement adaptées ?
Pr Bruno Lina.- Le vaccin comporte des virus qui sont identiques à ceux qui circulent. Les souches sont donc parfaitement adaptées. Le début de l'épidémie a été plus précoce qu'au cours des 6-8 dernières années, mais un début courant décembre n'a rien d'exceptionnel puisqu'il a déjà été observé pour 30 % des épidémies survenues lors des 30 dernières années. De ce fait, le timing de la campagne est bon, c'est juste que le message sur l'intérêt d'une vaccination faite en début de campagne n'est pas bien intégré par certains soignants. Il faudra rappeler que si cette campagne débute en octobre, c'est pour donner le temps de la réaliser avant la circulation des virus, notamment s’il y a un début précoce.
Comme lors de l'hiver 2014/2015, les patients âgés sont, cette année, surreprésentés. Assisterait-on à une réplique de l'épidémie de 2014 ?
Comme en 2014, la surreprésentativité des seniors tient à la forte proportion de virus A(H3N2) circulant. Pour autant, il ne s'agit pas d'une « réplique de 2014 ». Cette année, les virus A(H3N2) représentent 93 % des virus circulant, alors que cette proportion n'était que d'un peu plus de 50 % il y a deux ans. D'autres virus circulaient comme les virus A(H3N1), et ceux de type B. Par ailleurs, plusieurs lignées de virus A(H3N2) étaient présentes dont certaines étaient absentes du vaccin. La situation était vraiment plus compliquée qu'aujourd'hui.
Les antiviraux Tamiflu et Relenza ont-ils encore un intérêt thérapeutique dans la prise en charge des épisodes grippaux ?
Bien sûr. Le Haut Conseil de la Santé publique (HSCP) a défini clairement l'intérêt et les limites de ces produits. Les virus qui circulent sont sensibles à ces antiviraux et leur usage peut être bénéfique pour les patients à risque qui sont infectés.
Êtes-vous favorable au projet de vaccination dans les officines ? Pensez-vous que la contribution, dès cette année, des pharmaciens à la campagne aurait permis de retarder l'épidémie ou d'en diminuer l'impact ?
Toutes les mesures qui pourraient faciliter l'accès au vaccin sont intéressantes. Il convient toutefois de faire des enquêtes préliminaires auprès des pharmaciens et des patients, en association avec les autres acteurs de la vaccination, pour mettre en place de façon collective cette possibilité de vacciner en pharmacie.
Il conviendra aussi d'assurer une formation adaptée et complète afin que les pharmaciens se sentent « confortables » pour réaliser cet acte de vaccination.
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