REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE
ÉCONOMISER 42,5 millions d’euros : tel était l’objectif recherché par l’accord conclu entre la Mutualité et le gouvernement belges, demandant aux médecins de prescrire, dans au moins huit cas sur dix, au commencement d’un traitement, une des molécules les moins onéreuses dans cinq classes thérapeutiques essentielles. Cet accord est un véritable échec puisque, selon les estimations rapportées par « Le Journal du Médecin », l’économie réalisée n’atteint péniblement que 16 millions d’euros. La ministre de la Santé, Laurette Onkelinckx, a donc annoncé son intention de revoir ce système, en concertation avec le secteur pharmaceutique, afin de réfléchir à une amélioration du mécanisme permettant de promouvoir cet objectif : « C’est d’autant plus urgent, déclare t-elle, qu’un ménage sur huit est confronté à des difficultés financières du fait de ses frais de santé. » Ceux-ci s’élèvent, en moyenne, entre 155 et 226 euros par mois, la plus grande partie étant consacrée aux médicaments.
Dans un autre ordre d’idées, ce même bihebdomadaire annonce la scission de l’Ordre des médecins en deux entités, réforme effectuée du fait de l’évolution institutionnelle du pays. Désormais existent deux « Conseils généraux » : l’un francophone – germanophone, l’autre flamand, qui seront chapeautés par une structure fédérale administrative, dans la mesure où les soins de santé restent fédéraux.
BELGIQUE
L’officine de demain
C’EST UN PAVÉ dans la mare que lance dans « Dialogue et santé » une importante personnalité de la sphère pharmaceutique bruxelloise, Frédéric Dubois : « Je suis très respectueux, estime t-il, du rôle du médecin, qui est LE prescripteur de médicaments, car ce n’est pas notre rôle à nous, pharmaciens… Quant à l’officine de demain, je la vois semblable à l’évolution qu’elle a subie au Canada, où les médicaments se trouvent en fond d’officine après les compléments alimentaires, les produits de confort et les soins de beauté. Et je pense, ajoute t-il, que nous allons de plus en plus en Europe vers ce schéma, car ce n’est un
secret pour personne que chacun de nous se préoccupe davantage de son bien – être extérieur plutôt que de sa santé intérieure. »
SUISSE
Sus aux contrefaçons
LE MARCHÉ des contrefaçons de médicaments est en progression exponentielle : leurs ventes devraient atteindre 75 milliards de dollars en 2010 (en augmentation de 90 % en cinq ans). Afin de pallier cette hausse, deux systèmes sont en vigueur actuellement : le développement de la traçabilité électronique des produits, qui nécessite un matériel onéreux et n’est techniquement pas accessible à tous les pays ; de même pour l’analyse des médicaments, qui demande une maintenance lourde et d’importantes ressources en réactifs. C’est pourquoi, rapporte « Tribune médicale », des pharmaciens de l’École de pharmacie de Genève – Lausanne ont mis au point un appareil de contrôle des médicaments spécialement destiné aux pays émergents, qui allie recherche pharmaceutique, ingénierie et transfert de connaissances. Sa technique fait appel à l’électrophorèse capillaire permettant la séparation, la détection et la quantification des composés organiques et inorganiques. Méthode qui a déjà été expérimentée avec succès dans plusieurs pays africains.
ESTONIE
Peu de couverture pour les chômeurs
LA PART PUBLIQUE de remboursement des soins de santé a sensiblement baissé, pour se fixer à 77 %, et le patient est de plus en plus mis à contribution : du simple au double en dix ans, pour atteindre 20,7 % du total des dépenses. Le système de soins est subventionné en majorité par des taxes (65 % du total) prélevées sur le revenu brut des citoyens, à hauteur de 13 %, les assurances privées ne jouant qu’un rôle marginal (3 %). Mais, 94 % des citoyens sont couverts, les 6 % d’exclus étant les prisonniers (qui dépendent du ministère de la Justice) et surtout les sans – emplois, qui ne sont couverts que pour « les soins de grande urgence ».
ITALIE
Le prix des médicaments : quelle chute !
« LE PRIX des médicaments italiens est devenu les plus bas d’Europe, ont déploré les responsables de Farmindustria (le LEEM italien) lors de son assemblée générale qui s’est réunie à l’Aquila. Après une baisse de 5,2 % en 2007, une nouvelle diminution de 5,4 % de leur prix a été imposée en 2008, ce qui, combiné à une inflation de 3,3 % en moyenne annuelle et une consommation en augmentation de 40 %, a relégué le pays tout au bas de l’échelle européenne : en 8 ans, en effet, la baisse totale a dépassé les 40 %. « Et pourtant, déclare à « Farmacia news », qui rapporte ces chiffres, Annarosa Racca, la présidente de cette organisation syndicale, les pharmaciens n’ont pas démérité, et constituent, au contraire, un service inappréciable au bénéfice de la population dans l’ensemble du pays, comme en ont d’ailleurs témoigné les représentants du gouvernement. »
ROYAUME – UNI
L’industrie a l’ordre du jour
LE GOUVERNEMENT britannique a prévu de nouvelles baisses de certains médicaments. Il constate également que de plus en plus d’études cliniques et de recherches et développements sont effectuées à l’étranger, « en raison d’un manque de stimulation et de motivation concernant l’innovation ». Selon « The chemist and druggist », le futur budget prévoit une économie totale de 2,3 millions d’euros pour le NHS (système public d’assurance-maladie), dont un quart provenant de la baisse de 5,8 % en deux ans des produits assurée par une révision du PPRS (système de remboursement des prix pharmaceutiques). Par contre, un effort particulier sera entrepris en faveur des biotechnologies, qui vont bénéficier d’un investissement de 750 millions d’euros.
ÉTATS UNIS
Fini les beaux jours
SIGNE que l’industrie pharmaceutique n’a pas fait de bond spectaculaire, c’est que ce sont non seulement les ventes de produits de marque qui sont en cause, mais surtout les génériques. Une synthèse du rapport publié par IMS, reprise par « Pharmaceutical executive », précise que, si les ventes des médicaments génériques ont doublé en cinq ans, pour atteindre un chiffre d’affaires de 78 milliards de dollars, cette progression se ralentit et n’a été, pour la première fois cette année, qu’à un seul chiffre : 3,6 % (au lieu de 11,4 % l’année dernière et de 12 à 15 % les années précédentes). Raisons essentielles : d’une part, la féroce bataille à laquelle se livrent les majors concernant les prix, d’autre part la perte des brevets couvrant les principaux blockbusters qui constituent la manne des laboratoires fabricants. Ce qui les oblige à se lancer dans le lancement de produits « me too », se projetant dans une situation floue, à cheval entre les molécules innovantes et les génériques. Ce qui fait dire à Murray Aitken, senior vice-président d’IMS que « désormais, l’industrie du médicament est embarquée dans une décennie de changement sismique ! ».
ALLEMAGNE
La consultation pharmaceutique : pas pour demain
« IL EXISTE de plus en plus de médicaments en vente libre dans les officines ; le rôle du pharmacien étant essentiel en la matière, êtes-vous d’accord pour que ce rôle devienne de plus en plus important ? ».Telle est la question posée à ses lecteurs médecins par le quotidien « Artzte zeitung ». Les réponses ne se sont pas fait attendre : 12, 5 % d’entre eux seulement sont d’accord sur cette démarche, avec, comme argument principal : « cela va nous permettre de nous libérer d’un surcroît de travail ». Par contre, 68,2 % sont farouchement contre et marquent leur « scepticisme » en dénonçant ce qui serait une « consultation médico-thérapeutique, qui est la vocation essentielle du médecin praticien ». Cependant, 35,6 % des médecins interrogés souhaiteraient qu’une coopération plus forte soit instaurée entre les deux professions, « dans le seul intérêt du patient ».
ALLEMAGNE
Une équation difficile
UNE BAISSE de la TVA sur les médicaments permettrait de dégager 3 milliards d’euros pour pouvoir accroître les investissements des industriels. C’est le message qu’a adressé aux dirigeants du FDP et d’Union, les nouveaux partis gouvernementaux, Henning Fahrenkamp, le président du BPI (groupement fédéral de l’industrie pharmaceutique). Cette solution serait meilleure, déclare-t-il à « Apotheker plus » que celle qui consiste à « tondre » (sic) tout ce qui touche aux médicaments. Adresse destinée, évidemment, également au nouveau ministre de la Santé le Dr Philipp Rössler, qui doit faire face à une prévision d’un déficit budgétaire social pour 2010 de 7,5 milliards d’euros.
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