LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- La réforme récente du régime complémentaire va-t-elle améliorer la retraite moyenne des pharmaciens ?
BERNARD LAGNEAU.- Ce qui a été visé dans la réforme, c’est l’augmentation de la retraite minimum du pharmacien. En effet, au moment du départ à la retraite, nous sommes en face de deux situations : le pharmacien qui n’a cotisé qu’au régime obligatoire et dont nous disons, qu’en moyenne, au titre de l’exercice libéral, il percevra une pension de l’ordre de 1 000 euros par mois, et celui qui a cotisé à des régimes complémentaires dont la retraite est sensiblement plus importante. Suite à la mise en œuvre de la réforme, le premier verra sa retraite significativement augmentée, puisque, à terme, elle doit doubler. Le deuxième n’est pas impacté par la réforme puisqu’il cotisait déjà, de manière volontaire, à l’une des classes de notre régime d’option.
Pourquoi les premiers ont-ils une retraite si faible ?
La réponse est double. D’abord parce que l’effort de cotisation a été très limité. Cotiser au seul régime obligatoire, c’est consacrer en moyenne 9 % du revenu moyen du pharmacien à la retraite. En comparaison, un adjoint consacre 27 % de ses revenus à sa retraite. Ensuite, parce que ce fut une volonté des administrateurs qui ont conduit la CAVP, depuis les vingt dernières années en particulier, de ne pas faire cotiser davantage les pharmaciens à un régime de répartition. En effet tout le monde savait que la démographie allait mettre ce régime en grande difficulté.
Quels conseils peut-on donner aux pharmaciens pour bien préparer leur retraite ?
On pense toujours que l’on aura davantage d’argent « plus tard » car, en début d’activité, on est submergé de dettes dues au remboursement des emprunts d’acquisition. Quand on a « enfin » fini de payer, on se loge plus confortablement et l’on s’endette encore pour cela. Ensuite les enfants grandissent et coûtent beaucoup plus cher. Tout ceci pour dire qu’il ne faut pas attendre pour cotiser pour sa retraite. Et il n’est pas nécessaire de s’épuiser en classe 13 dès le début de son activité. Il faut entrer en classe 5 ou 7 et attendre des trésoreries meilleures. Les intérêts servis sur les sommes versées feront le reste. Un pharmacien qui cotise trente ans en classe 5 aura une meilleure retraite que celui qui cotise dix ans en classe 13. C’est édifiant. Et ceci, uniquement par le jeu des intérêts composés !
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