• Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France)
En visite au dernier salon PharmagoraPlus, Nicolas Dupont-Aignan affirme qu’il ne remettra pas en cause les piliers de l’officine (monopole, capital, répartition des officines). « Le cadre réglementaire qui vous régit a bien fonctionné », estime le candidat de Debout la France qui considère l’officine comme « le dernier pôle de résistance à la désertification dans nos campagnes ». Pour lui, les pharmaciens pourraient jouer davantage de rôles dans la chaîne de soins, notamment pour faire face à la pénurie de médecins dans certains territoires. Mais il n’envisage pas, pour l’heure, que les officinaux puissent pratiquer la vaccination antigrippale.
Afin de maîtriser les dépenses, Nicolas Dupont-Aignan veut « éviter le gaspillage », mais s’oppose à la vente de médicaments à l’unité. « C’est une mesure démago, un gadget », affirme-t-il. En ce qui concerne la politique du médicament, il plaide en faveur d’une mise sur le marché au prix européen des spécialités reconnues comme innovantes et entend relocaliser la production de médicaments stratégiques en France. Il propose que, pour chaque médicament, le système de remboursement soit basé sur son efficacité individuelle mesurée. Il souhaite supprimer le remboursement de tous les médicaments aux bénéfices « douteux ou inexistants » et développer la prescription des génériques.
• François Fillon (Les Républicains)
« Mon objectif est de sauver notre système de santé qui fut l'un des meilleurs au monde et qui doit le redevenir », affirme François Fillon. Le discours sur la santé du candidat à l’élection présidentielle est quelque peu différent de celui du candidat à la primaire de la droite et du centre. En effet, tandis qu’il affirmait vouloir concentrer l’intervention de l'assurance-maladie sur les affections graves ou de longue durée (ALD), François Fillon ne fait désormais plus la distinction entre « gros » et « petit » risque. Mais le candidat Les Républicains (LR) reste déterminé à économiser 20 milliards d'euros sur 5 ans et à limiter l'augmentation des dépenses de santé à 2 % par an. Comment ? En agissant sur les soins redondants ou inutiles, la non-observance des prescriptions, le recours excessif à l'hôpital, ou encore sur les fraudes et abus et la « bureaucratie excessive ». En ce qui concerne l’officine, François Fillon n’entend pas remettre en cause le monopole de dispensation des médicaments et se déclare opposé à leur vente en GMS. Il se dit réticent à l’ouverture du capital des officines et estime que le maillage actuel des pharmacies est le dernier atout d’une présence territoriale dense. Pour le candidat LR, l’officinal joue un rôle majeur dans la prévention de la santé des citoyens et dans l’éducation thérapeutique des malades. À ses yeux, les nouvelles missions - notamment éducation thérapeutique, vaccination antigrippale chez l’adulte - doivent s’accompagner de formations et être rémunérées par un honoraire.
• Benoît Hamon (Parti socialiste)
Benoît Hamon juge le prix des médicaments trop élevé. Il souhaite améliorer la transparence en matière d'évaluation et de fixation du prix du médicament et entend obtenir des baisses de tarifs sur les molécules innovantes en n'excluant pas de recourir éventuellement à la licence d'office. Le candidat socialiste promet, s'il est élu, de supprimer les franchises médicales. Il propose également de développer la vente de médicaments à l'unité, mesure défendue lors de la primaire de la gauche par Sylvia Pinel qui s'est depuis ralliée à lui. Cependant, la députée de Haute-Garonne, Catherine Lemorton, chargée de l’hôpital et de la médecine de ville au sein de son équipe de campagne se montre assez réservée sur la question. « La délivrance à l’unité n’est pas la panacée, tant que le modèle industriel n’existe pas, tant qu’il s’agira de découpage artisanal en officine, ça ne peut pas marcher et ça ne fera pas énormément d’économies », estime la pharmacienne.
Par ailleurs, Benoît Hamon mise beaucoup sur la prévention et entend encourager la pratique sportive pour les patients chroniques. « Je propose le remboursement par la Sécurité sociale des activités sportives prescrites par un médecin pour les patients atteints d’une affection de longue durée (diabète, cancer, maladies cardiovasculaires, obésité…), explique-t-il. Je développerai l’accès au sport au travail, dans le privé et le public. J’encouragerai ainsi les comportements bénéfiques de nos concitoyens pour combattre les maladies chroniques. »
• Marine Le Pen (Front national)
Dans son programme pour la santé, Marine Le Pen s’engage à « garantir à chaque Français un accès aux soins optimal, grâce à un système de Sécurité sociale qui respecte le principe fondamental de solidarité nationale ». La candidate du Front national (FN) affirme ne pas vouloir réduire la prise en charge des soins par l’assurance-maladie et souhaite faire de la lutte contre la fraude une priorité. Afin de rendre les abus plus difficiles, elle préconise la mise en place d’une nouvelle carte Vitale biométrique, combinée à la carte nationale d’identité. La candidate FN défend la dispensation des médicaments à l’unité qui, selon elle, « permettra également de lutter contre le trafic, au niveau national mais également international, certains patients étrangers venant se faire prescrire des traitements coûteux en France pour les revendre à moindre coût à l’étranger », affirme Marine Le Pen. Selon ses calculs, la mesure dégagerait 2 milliards d’euros d’économies.
Pour Marine Le Pen, le prix des médicaments innovants doit également être maîtrisé, et le « généricage » des molécules doit être accéléré et facilité (5 milliards d’euros d’économies, selon elle). Afin de lutter contre les déserts médicaux, elle entend notamment poursuivre le développement des maisons de santé pluridisciplinaires et consolider le maillage territorial des structures indépendantes de santé, tels que « les petites officines pharmaceutiques, laboratoires d’analyses biomédicales… ».
• Emmanuel Macron (En marche !)
Emmanuel Macron entend consacrer 5 milliards d’euros d’investissement dans la santé. « Ce sera à la fois pour mener une réforme indispensable à l'hôpital, qui permettra de dégager des économies, mais aussi en ville, avec le doublement des maisons de santé » d'ici à 2022, afin de désengorger les urgences, explique-t-il. Le candidat d'En marche ! assure qu’il n'y aura « aucun déremboursement de soins, mais au contraire un remboursement à 100 % par la Sécurité sociale pour les maladies chroniques ou encore pour les lunettes, les prothèses auditives et dentaires à l'horizon 2022 ».
Afin de réduire le gaspillage, il prône la vente de médicaments à l'unité. Lors du dernier salon PharmagoraPlus, l’un de ses conseillers santé, le Pr Patrick Pessaux, chirurgien au CHU de Strasbourg, a expliqué que, certes, la mesure ne permettra pas de réaliser des économies importantes, mais elle peut présenter « un intérêt écologique » et serait surtout « emblématique ». Emmanuel Macron souhaite développer davantage la prévention, en s’appuyant notamment sur les pharmaciens. « Le pharmacien doit jouer ce rôle de prévention, par exemple dans la vaccination ou le dépistage du diabète », indique Patrick Pessaux, précisant que cet engagement devra être rémunéré. Le candidat d’En marche ! ne semble pas disposé à autoriser la vente de médicaments en grande surface. « Aujourd'hui, je m'y engage », déclare Patrick Pessaux.
• Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise)
Jean-Luc Mélenchon prône le remboursement à 100 % par la Sécurité sociale des soins prescrits (y compris en optique, dentaire et audioprothèse), et veut mettre fin aux dépassements d'honoraires. Lui aussi plaide en faveur de la dispensation des médicaments à l’unité, le conditionnement des spécialités étant, à ses yeux, à l’origine de gaspillage. Il prône la création d’un laboratoire national financé par une nouvelle taxe et souhaite encourager la prévention et l'éducation à la santé « dès le plus jeune âge, notamment à l'école ».
Afin de résoudre le problème des déserts médicaux, le candidat de la France insoumise propose de créer 10 000 postes de généralistes fonctionnaires sur 5 ans. En contrepartie d’une rémunération de 1 700 euros par mois pendant toute la durée de leurs études, les jeunes médecins seraient obligés, une fois diplômés, de s'installer dans un territoire sous-dense et s'engageraient à y exercer pendant une durée de dix ans. Au-delà de ce délai, ils pourraient démissionner et changer d'exercice. Pour Jean-Luc Mélenchon, il s’agit d’anticiper la fin de la vocation pour l’exercice libéral, liée notamment à la féminisation de la profession médicale, à l’aspiration à une vie plus équilibrée, et à une volonté de ne plus exercer seul. Parallèlement, il entend développer l'exercice salarié en créant pas moins de 4 000 nouveaux centres de santé pluridisciplinaires publics, sous forme de sociétés coopératives, ou privés à but non lucratif, dans lesquels exerceraient notamment ces médecins fonctionnaires en secteur I, pratiquant le tiers payant.
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