Parallèlement à l’évolution des traitements et des législations, ces rencontres permettent de faire le point sur la délivrance du cannabis dans les pharmacies de certains pays. En Israël par exemple, le cannabis, pris en charge par les assurances sociales s’il est prescrit, est actuellement disponible dans deux points de distribution officiels, mais sera vendu en pharmacie d’ici l’an prochain, le temps que les officines achèvent de se former à cette nouvelle activité.
Le colloque s’est ensuite arrêté sur les effets contrastés de la situation italienne. Comme l’expliquait le Dr Lorenzo Calvi, médecin généraliste à Pavie, « l’Italie dispose désormais de la meilleure législation au monde sur ce sujet… mais en pratique, tout est beaucoup plus compliqué ». Fréquemment utilisé à des fins médicales dès le milieu du XIXe siècle, comme c’était d’ailleurs aussi le cas en France et en Belgique, le cannabis fut interdit par Mussolini, puis assimilé à un stupéfiant et passible de sanctions à partir de 1971. Une situation qui rappelle d’ailleurs celle de la France, où le cannabis cesse d’être librement disponible en 1941, puis disparaît de la pharmacopée en 1951, la loi de 1970 faisant enfin un délit de sa consommation. En 1998, les patients italiens furent autorisés à en importer à des fins médicales. Depuis 2013, la pharmacie militaire de Florence est chargée d’en produire dans ce but, mais n’arrive pas à suivre la progression de la demande.
Vente à perte
Depuis 2015, le cannabis peut en effet être prescrit par tout médecin et délivré par toute pharmacie. Il est gratuit pour le patient s’il répond à des indications précises, dont certaines douleurs, les nausées en chimiothérapie, le glaucome et le syndrome de Gilles de la Tourette. Malheureusement, poursuit le Dr Calvi, les officines ont presque entièrement cessé d’en distribuer : en 2015 en effet, le cannabis était vendu 40 euros le gramme au patient, tant sous forme de fleurs que de gélules, mais l’État, trouvant ce prix excessif, a abaissé autoritairement son prix… au point que les pharmaciens, désormais, le vendent à perte. Ils l’achètent en effet 11 euros le gramme aux producteurs, et doivent le revendre 9 euros. Seule une petite dizaine d’officines, sur les 500 qui en distribuaient régulièrement jusqu’en 2015, accepte encore d’en fournir dans ces conditions. Les autres, pour rétablir leur marge, le transforment systématiquement en gouttes, ce qui a pour effet d’en augmenter considérablement le prix… lequel n’est alors plus remboursé aux patients. Une situation qui en prive beaucoup des bénéfices de la loi, et qui désole tous les professionnels.
Enfin, le colloque a présenté différents dispositifs nécessaires à l’utilisation du cannabis médical, dont les vaporisateurs produits par la société allemande Storz et Bickel, qui connaissent un succès considérable depuis que la nouvelle législation allemande autorise la prescription du cannabis par les médecins, sa distribution en pharmacie et sa prise en charge par les caisses.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion