SELON L’ENQUÊTE IFOP-Pharmarket.com* parue la semaine dernière, plus d’un Français sur dix achète des médicaments sur Internet. Cela signifie aussi que 87 % des Français n’ont jamais commandé de médicament sur la Toile, mais pour l’IFOP il s’agit déjà d’une nette évolution du comportement des patients, « seulement un an après la promulgation de la loi du 2 janvier 2013 ». Gaétan Bocahut, Webmaster du site Lasante.net, rattaché à la pharmacie de Cyril Tetard située à Villeneuve-d’Ascq (Nord), émet toutefois quelques réserves : « L’étude ne fait pas de différence entre les médicaments prescrits ou pas et ce chiffre me semble élevé. Sur notre site, une recherche sur trois concerne un médicament sur ordonnance, et dans 95 % des cas, il s’agit de traitements contre la dysfonction érectile. »
Les personnes interrogées par l’IFOP indiquent d’ailleurs qu’elles pourraient être davantage incitées à acheter des médicaments en ligne si le site de commande obtenait un agrément par les autorités de santé (49 %) ou si les tarifs étaient plus intéressants sur la toile (41 %). Autres facteurs incitatifs : bénéficier des conseils d’un professionnel de santé et avoir l’assurance d’utiliser un site sécurisé. Autrement dit, « la vente en ligne ne doit pas signifier la perte de service », analyse l’institut de sondage. Bien qu’ils soient encore peu nombreux à franchir le cap de l’achat de médicaments en ligne, 35 % des Français affirment qu’ils aimeraient se procurer des médicaments prescrits sur Internet et ils sont tout autant à souhaiter que leur médecin commande en ligne, pour eux, les médicaments qu’il leur prescrit.
Pratique courante.
Pour l’institut de sondage, l’ensemble des réponses obtenues laisse à penser que « les Français souhaitent clairement franchir une étape supplémentaire et disposer de la possibilité d’acquérir tout type de médicament en ligne, à l’image des pratiques d’autres pays européens ». Citant les deux baromètres que l’IFOP a réalisés pour le groupe PHR à un an d’intervalle, dont le dernier a été publié en janvier, l’institut rappelle que le pourcentage de Français séduits par l’achat de médicaments sur Internet est passé de 13 à 30 %. En revanche, il est à noter que, en janvier dernier, seulement 4 % des Français déclaraient avoir passé le cap de la commande sur la toile.
Par ailleurs, l’étude IFOP-Pharmaket.com indique que 41 % des Français utilisent Internet pour acheter des articles de parapharmacie, mais le principal usage reste la recherche d’informations sur une maladie ou un symptôme (80 %) et sur la posologie d’un médicament (60 %). Enfin, l’enquête fait le point sur la pratique de l’automédication : 97 % des Français y recourent et 85 % déclarent acheter des médicaments sans ordonnance. L’IFOP relève que « l’automédication est une pratique courante pour soi, mais rarement dirigée vers un tiers, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants ».
L’ensemble de ces résultats est à mettre en regard des données obtenues par le cabinet IPSOS, dans son 4e observatoire sociétal** pour le LEEM. Démontrant une nette perte de confiance des Français dans le médicament (chute de 12 points en un an à 75 %), excepté pour les références sans ordonnance pour lesquelles la confiance est stable (66 %), il souligne que les principales menaces relevées par les personnes interrogées sont la contrefaçon (83 %) et la vente sur Internet (66 %)…
** 4e Observatoire sociétal du LEEM, réalisé par Ipsos du 24 février au 3 mars 2014, sur Internet, auprès d’un échantillon représentatif de 1 017 personnes.
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