PÉKIN, dans la nuit. De la voiture qui nous ramène à notre hôtel nous assistons à un étrange ballet, pourtant nous ne sommes pas à l’opéra de Pékin. En fait, nous sommes dans le centre de la capitale et nous croisons une cohorte bruyante éclairée par de puissants projecteurs, d’ouvriers casqués vêtus de cirés luminescents qui s’activent énergiquement autour des tranchées pour faire passer d’énormes canalisations suspendues à des grues roulantes. C’est très impressionnant : la lumière, le bruit, l’animation, les cris des ordres gutturaux. Un chantier à minuit, passe encore, bien que ce ne soit pas courant en France dans les centres-villes où nous subissons les travaux pendant des mois, mais la puissance déployée m’interpelle.
Il n’y a plus de travaux quand nous repassons le lendemain matin dans cette rue où débouche notre Hutong, petite rue piétonnière traditionnelle, et de grandes plaques métalliques couvrent les tranchées. Les voitures circulent normalement. En fait, nous avons compris, c’est le miracle chinois : organisation et travail. Cela me rappelle les gardes de nuit que nous avons effectuées à la pharmacie Saint Sever pendant 20 ans en trouvant cela normal. Le problème c’est que, aujourd’hui, en France, la notion de travail est une valeur en baisse, d’autant que, dans de nombreux cas, le montant des aides sociales sans travailler est équivalent à un salaire. Cela m’a fait du bien de me retrouver dans un pays où les gens travaillent comme s’il était normal de travailler : amabilité, gentillesse, disponibilité. Pas un endroit où nous ayons été mal accueillis. Nous sommes allés à la poste, nous avons été aidés pour faire un paquet, c’était peu coûteux et le colis est arrivé rapidement à destination.
Pendant ce voyage, qui a duré 20 jours, je n’ai jamais vu de toilettes sales, c’est significatif et plutôt agréable. La pharmacie en Chine est traditionnelle, à base de plantes. C’est bien connu, mais quand on le vit sur place, on constate combien cet usage est éloigné de nos méthodes et pratiques occidentales. Ainsi, quand un Chinois a mal à la tête ou qu’il est enrhumé, il va prendre une boisson à base de plantes adéquates dans une petite boutique appelée Salon de thé, le thé qui vous redonne la santé : infusion et décoction de plantes. C’est une véritable institution pour les Chinois, notamment du Sud, qui se soignent en consommant sur place. Tous ces bouillons chauds ou froids à base de plantes sont appelés thés, et il y en a pour toutes les pathologies. Plus on va vers le Sud et plus on constate le poids de cette médecine traditionnelle, qui est à son summum à Hongkong.
L’harmonie, le confucianisme, se retrouvent dans le comportement des Chinois qui s’expriment et vivent tout en retenue, accordant une grande importance à la qualité des relations sociales et à la politesse que l’on rencontre dans toutes les couches de la société. Ce pays est paradoxal car le visiteur éprouve initialement un sentiment de crainte face à la puissance chinoise, avec sa population d’un milliard 400 millions d’habitants. Le pays est un vaste chantier, des milliers de grues, des routes ultramodernes, des ports gigantesques et, dans le même temps, le poids de la tradition qui s’exprime par une volonté naturelle d’être aimable séduit ce même visiteur par la simplicité de cette vie chinoise, où l’on vit dans une totale sécurité en tout lieu du territoire et à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Les élèves vont à l’école, aiment étudier, progresser. J’avais l’impression, parfois, de retrouver l’état d’esprit des années 1950 et 1960 en France : les « trente glorieuses », années de fort développement.
Nous nous sommes rendus en navette à l’exposition universelle de Shanghai, mêlant les transports terrestres et fluviaux. Les pavillons sont pour la plupart des déambulatoires où l’on se déplace sur des sols inclinés, traversant des décors à base de photos et vidéos, parfois interactives. Nous avons été très impressionnés par l’imposante architecture du pavillon de la chine, construit sur la base du Feng shui. Il est très utile de savoir qu’il faut retirer à l’avance des tickets spéciaux pour le visiter. L’esprit de l’exposition est axé sur l’écologie et, de ce point de vue, plutôt une réussite avec des bâtiments recyclables, l’emploi de matériaux naturels : bois, bambou, Présentation de techniques pour économiser l’énergie.
Le Feng shui est un art chinois dont le but est d’harmoniser l’énergie d’un lieu avec le bien être des habitants et visiteurs. Les Chinois s’y référent pour concevoir leurs cités, construire leur maison. Le monde des affaires consulte les maîtres du Feng shui pour décider de l’implantation de leurs bureaux. On peut pratiquer le Feng shui avec ou sans boussole. C’est toujours une recherche du bonheur.
Rien ne serait complet sans la gastronomie chinoise, oh combien fine et variée, qui nous nourrit, renforce notre résistance et soigne également. Exemple de mets particulièrement délicieux : les fondues, les dian xin, plats typiques du sud de la Chine, cuits à la vapeur, pour tous les goûts, viande, crevettes, légumes. Les plats taïwanais, riz gluant cuit dans le bambou avec le poisson, ou pâté de lotus, de légumes, de haricots, etc. Sans oublier les scorpions et insectes grillés accompagnés d’une soupe de serpent.
Évidemment, un tel voyage doit s’effectuer avec un guide traducteur, si possible chinois, ce qui était heureusement mon cas puisque ma compagne est d’origine chinoise.
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