RECONSTRUITE à l’emplacement exact de la pharmacie incendiée il y a trois mois, la nouvelle officine sera toutefois amenée à redéménager d’ici 12 à 16 mois, dans le cadre d’une refonte plus globale du quartier, que les événements du 4 avril ont accélérée. La pharmacie provisoire, abritée dans des préfabriqués de type Algeco, n’en proposera pas moins, dès son ouverture, toutes les spécificités qui avaient fait la réputation de l’officine détruite, notamment l’homéopathie et les soins de suite en cancérologie, et fonctionnera exactement avec la même équipe qu’auparavant.
Cette réouverture, souligne Isidore Rubinstein, est le fruit d’une mobilisation qui a commencé au lendemain même du 4 avril, mais ne s’est pas faite sans efforts : « je dors trois heures par nuit depuis trois mois », explique le titulaire, parce que, au-delà du traumatisme moral, il a fallu tout réorganiser dans un minimum de temps. « En avril, on a déblayé et inventorié, en mai, on a conçu, et en juin, on a construit », explique-t-il, en tenant à rendre particulièrement hommage au groupement Univers Pharmacie, et à son président, Daniel Buchinger. La pharmacie a notamment bénéficié de la logistique et de l’agencement du groupement, auquel elle adhère depuis l’automne dernier. Mais l’Ordre et les syndicats, de même que la faculté de pharmacie, se sont rassemblés eux aussi autour de leur confrère, tandis que la Mutuelle des Pharmaciens « effectue un travail remarquable » en matière d’aide et d’indemnisation.
Jeudi 2 juillet, le maire de Strasbourg, Roland Ries, inaugurera la nouvelle pharmacie, avant de convier les habitants du quartier à un verre de l’amitié dans une salle voisine.
Il est vrai que, au-delà de la pharmacie elle-même, importante pour les habitants qui ne disposaient d’aucune autre officine dans le secteur, cette réouverture veut aussi donner le signal d’une réhabilitation d’un quartier jusque-là mal aimé des Strasbourgeois, et prend une dimension sociale et urbanistique que personne n’aurait prévue il y a quelques mois. Mais, malgré la fête et les projets, Isidore Rubinstein reste profondément troublé par les événements d’avril, et surtout par leur signification : « quand des gosses se transforment en casseurs et risquent leur vie pour détruire, c’est que la société où ils vivent ne leur accorde ni espoir ni perspective, et il serait vraiment temps de s’inquiéter de cela », souligne-t-il.
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