SPECIAL BILAN 2019

Publié le 06/01/2020

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L'année 2019 a été à la fois chaotique et brumeuse. Entre ruptures de stocks et baisses de prix, les pharmaciens ont dû un peu naviguer à vue, d'avenant en avenant, à travers le brouillard des nouveaux honoraires et des ROSP… Chacun a pu faire ses comptes, mais pas toujours facile de s'y retrouver, d'autant qu'à en croire tel syndicat, le compte est bon, et selon tel autre, le compte n'y est pas.

Et puis, en fin d'année, une éclaircie : Leclerc est condamné pour publicité mensongère, grâce à l'opiniâtreté de l'Union des groupements de pharmaciens d'officine (l'UDGPO). Des mois de procédures, constats d'huissiers à l'appui, pour démontrer que les fameux docteurs en pharmacie censés être présents dans les rayons de para de l'enseigne jouaient à l'homme invisible. De quoi ragaillardir une profession trop souvent vilipendée et diffamée par un redresseur de torts qui devrait plus souvent balayer devant la porte de ses hypermarchés.

Mais, aussitôt après ce cadeau de Noël, nouvel avis de tempête. Des députés ressuscitent le serpent de mer de la délivrance à l'unité, que l'on croyait bel et bien enterré depuis que le candidat Macron, après avoir fait campagne en sa faveur, y avait finalement renoncé. Cette absurdité, en forme de fausse bonne idée, a ressurgi à la faveur d'une loi antigaspillage rattachée à la consommation et non à la santé. Même si un amendement en a considérablement réduit la portée, la brèche est ouverte et rien n'empêchera un gouvernement de s'y engouffrer, par méconnaissance du sujet ou par pure démagogie. Car enfin, qui peut croire que cette idée simpliste peut permettre de réduire le gaspillage ? Certainement pas les professionnels qui, de l'industrie à l'officine, ont dénoncé ce projet, dont la mise en place serait d'ailleurs plus coûteuse que les économies espérées. Une fois de plus, la folie technocratique a pris le pas sur l'expérience et la sagesse de ceux qui vivent dans le monde réel.

Jacques Gravier