Les épidémies de grippe saisonnières demeurent un important problème de santé publique avec plusieurs millions de personnes atteintes chaque année en France et de nombreux décès, supérieurs à 8 000 en 2018-2019 ; 83 % des cas graves étant survenus chez des personnes qui présentaient au moins un facteur de risque.
« La grippe est encore une maladie sous-estimée, particulièrement par les jeunes seniors et les femmes enceintes », souligne Fabienne Blanchet, directrice du CESPHARM. Cela se traduit par une couverture vaccinale insuffisante chez les personnes à risque : 51 % chez les plus de 65 ans et 29,2 % chez les moins de 65 ans à risque pour 2018-2019, alors que l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a fixé à 75 % l’objectif de taux de vaccination antigrippale.
« Les pharmaciens se sont mobilisés très rapidement dès que fut annoncée la première expérimentation de la vaccination antigrippale à l’officine pour la campagne 2017-2018 », rappelle Anne-Sophie Malachane, titulaire à Lyon et élue ordinale au Conseil régional de l’Ordre Auvergne-Rhône-Alpes. Les chiffres sont éloquents, avec une participation de 59 % des pharmacies (5 030 pharmaciens autorisés) des deux régions (Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes) désignées pour la première campagne, et 76 % (12 851 pharmaciens autorisés) pour la seconde, étendue à quatre régions (les mêmes que pour la première auxquelles se sont ajoutées l’Occitanie et les Hauts-de-France).
Des résultats très convaincants
Près de 160 000 vaccinations ont été réalisées en officine en 2017-2018 et 744 000 en 2018-2019, précise Fabienne Blanchet. Plus de 173 000 vaccinations effectuées lors de la seconde campagne d’expérimentation ont représenté des primo-vaccinations (soit environ 23 % des vaccinations), plus de 65 % des primo-vaccinés avaient plus de 65 ans et 35 % recevaient un bon de l’assurance-maladie depuis au moins 5 ans sans l’utiliser. Cela montre sans ambiguïté que les pharmaciens peuvent exercer une influence significative sur la couverture vaccinale.
« Il est également encourageant de constater, remarque Anne-Sophie Malachane, que cette vaccination fait l’objet d’une forte demande du public de par sa simplicité et sa rapidité et concourt au renforcement de l’image du pharmacien. » Ajoutant que cette manière de faire permet aussi d’éviter tout risque de rupture de la chaîne du froid susceptible d’impacter l’efficacité du vaccin.
Bénéfice supplémentaire, l’impact de cette réussite sur les relations avec les autres professionnels de santé dans un contexte de renforcement de la coopération interprofessionnelle, via notamment la mise en place de CPTS (Communautés professionnelles territoriales de santé).
Depuis le 1er mars, la vaccination antigrippale (grippe saisonnière) fait partie des missions pouvant être exercées par les pharmaciens d’officine (titulaires et adjoints) sur l’ensemble du territoire français, sur la base du volontariat, et sous certaines conditions, parmi lesquelles la disposition d’un espace de confidentialité, le suivi d’une formation agréée DPC et une déclaration à l’ARS (agence régionale de santé).
Signalons que le CESPHARM met à disposition sur son site (www.cespharm.fr) plusieurs outils pour la réussite de la campagne 2019-2020.
Retrouvez toutes les interventions aux JPIP en mode vidéo à l’adresse suivante : http://www.congres-jpip.com/prog70.php
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