Sylvie Saillard-Meunier est titulaire à Saint-Quentin, dans l’Aisne, une ville où elle est installée depuis trente ans et dont elle est conseillère municipale Front national depuis cinq ans. La pharmacienne adhère au parti de Marine Le Pen depuis plus longtemps encore et c’est en toute logique qu’elle votera pour la candidate du Front national au second tour de l'élection présidentielle.
Sylvie Saillard-Meunier puise son engagement politique au comptoir de sa pharmacie. Elle votera Marine Le Pen pour son programme politique qui promet ré-industrialisation et patriotisme économique. Car la titulaire dit vivre tous les jours les conséquences de ce qu’elle appelle la casse sociale dans cette région où de nombreuses entreprises ont fermé. « Je ne supporte plus de devoir délivrer des médicaments pour soigner les maux dont je connais la cause : la fermeture des entreprises, le chômage et la misère qui s’ensuivent. Je ne peux y rester insensible », expose Sylvie Saillard-Meunier. Elle cite en exemple récent de cette casse sociale, le projet de fermeture de l’usine Whirlpool dans le département voisin. « Il est pour moi inacceptable qu’une entreprise puisse fermer et détruire des emplois alors que les dirigeants se versent des dividendes. Cette mondialisation sauvage, ce n’est pas ma façon de voir la vie », lâche la pharmacienne qui a vu deux générations d’habitants au chômage se succéder.
Plutôt que s’apitoyer derrière son comptoir, elle a décidé de rallier le Front national. Aux élections municipales, régionales et aux législatives. Un choix assumé. « On ne peut pas rester insensible à l’abandon d’une partie de la population. Je veux de la cohésion sociale afin que tout le monde puisse participer au projet de société », affirme-t-elle pour expliquer son engagement politique. Elle veut prolonger son investissement au-delà du comptoir où elle constate une population laissée sur le bord du chemin éducatif, à laquelle elle s’attache à expliquer désormais les posologies et même la reconstitution d’un sirop antibiotique. « C’est au contact de la population que l’on mesure l’échec des politiques de ces dernières années », constate-t-elle.
La titulaire voit aussi en Marine Le Pen la défenseure des droits des pharmaciens. « Elle nous protégera contre l’ouverture du capital et garantira notre monopole ainsi que notre indépendance », croit Sylvie Saillard-Meunier. Elle refuse l’emprise des grands groupes, des labos et des assureurs sur la pharmacie d’officine et ne peut s’empêcher de rappeler à ses confrères qu’ils défilaient il y a deux ans dans les rues contre Emmanuel Macron. « Le médicament n’est pas un bien de consommation courante », résume la pharmacienne qui ne s’est résolue qu’avec grande réticence au libre accès. C’est ainsi qu’elle repousse le spectre de la dérégulation, « car dans chaque pays qui a dérégulé le médicament, les risques sanitaires se sont aggravés. Certains, comme la Suède avec le paracétamol, ont même fait marche arrière ».
La vente à l’unité jette-t-elle cependant une ombre au tableau de Marine Le Pen ? Sylvie Saillard-Meunier, qui a rédigé un rapport sur la pharmacie pour la candidate, en convient. Toutefois, elle se veut rassurante : « peu de molécules seraient concernées par cette mesure ». Le principal reste la protection que Marine Le Pen promet au réseau officinal qui assure une offre de soins sécurisée pour tous et sur tout le territoire. Ce qui ne serait pas le cas, selon elle, avec Emmanuel Macron. « Avec lui, nous serons soumis aux capitaux, augure-t-elle. Nous perdrons notre indépendance. Aujourd’hui, nous sommes encore libres, nous pouvons refuser une délivrance dans l’intérêt premier du patient. »
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