DANS SON AVIS n°115 sur les « questions d’éthique relatives au prélèvement et au don d’organes à des fins de transplantation », le Comité consultatif national d’éthique (www.ccne-ethique.fr) recommande d’inciter les gens à parler de leur position à leurs proches, « pour que ces derniers puissent mieux témoigner de la volonté du défunt auprès du personnel de la coordination hospitalière responsable du prélèvement ». Selon le comité, il faut également maintenir une séparation nette entre les équipes de réanimation, « dont l’objectif ne doit être que l’intérêt du patient », et les équipes du prélèvement, « qui interviennent de façon seconde, après constat de la mort et qui doivent, en fin d’intervention de prélèvement d’organes, veiller à la meilleure restitution tégumentaire possible du corps ».
L’information intra- et interhospitalière sur les circonstances de la mort susceptibles de donner lieu à des prélèvements d’organes post mortem doit être améliorée. Le CCNE insiste sur le lien que suppose le don d’organes. Les responsables de la coordination de la transplantation, « trop peu nombreux en France », doivent assurer le suivi des donneurs vivants bien après le don.
Question de vocabulaire.
Une autre recommandation porte sur le vocabulaire. Pour le CCNE, il serait par exemple préférable de substituer à l’expression « don cadavérique » celle de « prélèvement d’organes post mortem », plus conforme à la réalité. Et le maintien du vocabulaire économique de la « pénurie » lui semble préjudiciable au principe éthique de non-patrimonialité du corps et de gratuité du don.
Le comité d’éthique recommande aussi de redoubler de prudence dans l’éventuel débat éthique relatif à la catégorie III de Maastricht (personne décédée par arrêt cardiaque après arrêt des soins programmé) : la loi du 22 avril 2005, dite loi Leonetti, sur la limitation et les arrêts de traitement, tant attendue, « n’équivaut pas à une autorisation de prélèvement dans cette situation ». « Seule une compréhension en profondeur de cette loi peut retirer toute suspicion à son égard », estime le CCNE.
Il faut enfin, selon l’avis du comité d’éthique, renforcer la confiance de l’ensemble de la société dans le dialogue mené par le personnel de la coordination hospitalière responsable du prélèvement. « Ce dialogue demande une grande compétence ; il ne doit jamais apparaître comme une intrusion dans la vie intime des proches du défunt, mais comme un accompagnement dans le deuil, que le prélèvement ait lieu ou non. »
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