JACQUES BARROT est décédé soudainement mercredi 3 décembre, à l’âge de 77 ans, après un malaise dans le métro parisien. Membre du Conseil constitutionnel depuis 2010, il avait été ministre de la Santé et de la Sécurité sociale entre 1979 et 1981 dans le gouvernement de Raymond Barre. Quelques années plus tard, en 1995, il prend les rênes du ministère du Travail et des Affaires sociales du gouvernement d’Alain Juppé, jusqu’à l’épisode de la fameuse « dissolution » de 1997. Pendant ces deux années, il chapeautera le secrétariat d’État à la Santé et à la Sécurité sociale d’Hervé Gaymard. À ce titre, il sera autour de la table pour conclure l’accord avec les officinaux, en mai 1997, instaurant la marge à trois tranches, qui fût finalement annulée quelques semaines plus tard par le nouveau gouvernement issu des élections législatives anticipées.
Dans un entretien qu’il avait accordé au « Quotidien » en décembre 1996, il dévoilait ses ambitions pour la profession et annonçait que l’année 1997 serait « décisive ». Il faut dire que Jacques Barrot connaissait bien l’officine. « Je suis né dans une pharmacie ! » lançait-il en 2010 aux participants de la Journée de l’Ordre à laquelle il fût invité en tant que membre de la Commission européenne. Et pour cause. Son père, Noël Barrot, était pharmacien et avait même occupé la fonction de vice-président de l’Ordre. « Je crois en cette profession, j’en ai vu la compétence, l’accessibilité, la proximité, la disponibilité, affirmait-il. J’ai vu, enfant, les préparations magistrales, j’ai vu plus tard l’intérêt du conseil santé pour tempérer une ordonnance pléthorique. Le pharmacien est un acteur majeur de la santé publique. »
Plusieurs fois ministre, et député de Haute-Loire pendant près de 30 ans, Jacques Barrot a ensuite orienté sa carrière vers l’Europe à partir de 2004. À Bruxelles, il sera successivement vice-président de la Commission européenne, puis commissaire à la Justice, à la Liberté et à la Sécurité.
« C’est une grande figure de la famille centriste en France et de la démocratie chrétienne européenne qui disparaît », a réagi François Hollande. Le président de la République a salué « le sens exemplaire de l’intérêt général » de Jacques Barrot, qui « a su mener des réformes courageuses en matière de santé ».
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