L’École des Beaux-Arts de Paris est riche d’un fonds exceptionnel de manuscrits enluminés. Parmi ceux-ci, un rare herbier qu’une reproduction en fac-similé éditée en mai dernier vient récemment de remettre en lumière.
Arrivé en 1925 dans les collections de l’École avec la donation de l’érudit et bibliophile Jean Masson, le Tractatus de Herbis (dont un autre exemplaire est conservé à la British Library) a été réalisé entre 1370 et 1400 à Padoue. Riche de 560 illustrations, essentiellement des plantes, mais aussi des animaux (environ 80 espèces représentées) et des minéraux, il tient une place importante dans la transmission des savoirs de la pharmacopée à l’époque médiévale car, contrairement aux herbiers antérieurs connus, il intègre de manière non anecdotique la matière animale et la description de certaines activités humaines, comme la cueillette, dans une perspective thérapeutique. Les plantes traditionnelles y côtoient de nouvelles plantes encore mystérieuses venues d’Orient, tel le baume de Babylone ou de Palestine. Ses illustrations botaniques réalisées à l’encre et rehaussées de couleurs en font un des plus beaux herbiers connus de l’Italie pré-Renaissance utile aux apothicaires. Plusieurs dessins de plantes alimentaires font également voyager à travers les connaissances qu’on pouvait avoir sur les aubergines, les cucurbitacées, les melons, ou encore les pastèques, et nous indiquent de manière synthétique le contenu des recettes de l’époque.
Ce magnifique ouvrage, édité par l’École des Beaux-Arts, est arrivé dans le carré final de la sélection du Prix des libraires « J’aime le livre d’Art » décerné chaque année.
L’Herbier. Tractatus de Herbis, sous la direction scientifique d’Alexandre Leducq, Iolanda Ventura, Bruno Laurioux et Rémy Cordonnier, éditions Beaux-Arts de Paris, 2019, 30 €.
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