Environ 5 200 nouveaux cas de cancer de l'ovaire sont diagnostiqués chaque année en France et on compte 3 500 décès à ce jour. L'âge moyen de diagnostic est de 65 ans. Le pronostic est préoccupant, avec un risque de rechute de 70 % au cours des deux années qui suivent le traitement de première ligne avec une chirurgie très lourde et une chimiothérapie.
Les femmes en situation de rechute peuvent présenter de nombreux symptômes impactant leur état de santé général. La survie à 5 ans s'établit à 44 % tous stades confondus ; à 10 ans, elle chute à 30 %. Dans 10 % des cas, la cause est génétique, avec notamment les mutations des gènes BRCA 1 et 2.
Les thérapies ciblées sont venues renforcer les possibilités thérapeutiques encore limitées actuellement. Parmi elles, les inhibiteurs de PARP (poly-ADP ribose polymérase) dont l'utilisation permet de bloquer la réparation de l'ADN des cellules cancéreuses. Le rucaparib (Rubraca) fait partie de cette nouvelle voie thérapeutique, avec l'olaparib (Lynparza) et le niraparib (Zejula). L’inhibition de l’activité enzymatique de la PARP et le piégeage de complexes PARP-ADN entraînent une augmentation des lésions de l’ADN, l’apoptose et la mort cellulaire de lignées tumorales. Rubraca est indiqué en monothérapie à partir de la 2e ligne pour le traitement d’entretien de patientes atteintes d’un cancer épithélial de haut grade de l’ovaire, des trompes de Fallope ou péritonéal primitif, sensible au platine et récidivant, qui sont en réponse complète ou partielle à une chimiothérapie à base de platine. Il constitue une nouvelle option thérapeutique pour une large population de femmes éligibles, indépendamment du statut mutationnel des gènes BRCA 1/2.
Une réduction du risque de progression
L’étude ARIEL3 de phase III versus placebo a inclus 564 patientes randomisées (population IDT) dont 196 avec mutation BRCA (BRCAm) et 368 sans BRCAm. Aucune patiente n'avait reçu de traitement antérieur par un inhibiteur de PARP. Les résultats ont montré que Rubraca améliorait significativement la survie sans progression (SSP) chez toutes les populations de femmes randomisées. Le risque de progression ou de décès est réduit de 64 %, 68 % et 77 % selon les cohortes prédéfinies. Le médicament est efficace à la fois chez les patientes porteuses ou non de mutations BRCA. Certaines personnes présentant une maladie résiduelle au début de l'étude et traités par le rucaparib ont présenté une réduction complémentaire de la charge tumorale, y compris des réponses complètes.
« Les patientes ne doivent pas commencer le traitement d’entretien tant que la toxicité hématologique causée par une chimiothérapie antérieure persiste, soit au plus tard 8 semaines après avoir reçu leur dernière dose du schéma à base de platine, précise le Pr Isabelle Ray-Coquard, médecin au centre Lyon Bérard. Le traitement nécessite une surveillance particulière, notamment de la numération globulaire avant le début du traitement et chaque mois par la suite. Les manifestations de myélosuppression (anémie, neutropénie, thrombocytopénie) sont gérables avec un ajustement posologique dans les cas les plus graves. » Les effets toxiques gastro-intestinaux (nausées et vomissements) sont généralement de faible grade et sont gérés par réduction de dose. Les femmes aptes à procréer doivent être informées du risque potentiel pour le fœtus et utiliser une contraception estroprogestative pendant le traitement et 6 mois après l'arrêt.
D'après une conférence de presse de Clovis Oncology.
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