L’utilisation d’un score de risque en IRM pelvienne prédit la malignité d'une masse ovarienne indéterminée ou suspecte à l'échographie avec une sensibilité et une spécificité de plus de 90 %, contribuant ainsi à mieux sélectionner les patientes à opérer. Les performances de ce score appelé O-RADS IRM ont été évaluées par une étude européenne multicentrique publiée dans le « JAMA Network Open ».
Chez un quart des patientes présentant une masse au niveau des trompes et des ovaires (masse dite annexielle), l'échographie ne permet pas d'en déterminer la nature. Une IRM pelvienne est alors indiquée en seconde intention et doit être réalisée selon un protocole adapté (recommandations de 2018 sur la conduite à tenir face à des patientes atteintes d'un cancer épithélial de l'ovaire).
Le score O-RADS IRM permet de classer les masses annexielles indéterminées selon cinq niveaux de risque. « Alors qu’un score 2 correspond à un risque de cancer de l'ovaire très faible autour de 0,3 %, un score 5 traduit un risque de 90 % de développer une lésion borderline ou un cancer de l'ovaire », explique au « Quotidien » la Pr Isabelle Thomassin-Naggara, radiologue à l'hôpital Tenon (AP-HP/Sorbonne Université) et coordinatrice de l'étude.
Avec son équipe, elle travaille depuis plusieurs annés sur la mise au point d’un score en IRM. Le principe du score O-RADS IRM a été publié pour la première fois en 2013 dans la revue « Radiology » à partir d’une étude monocentrique et rétrospective réalisée à l’hôpital Tenon. « L’expertise multidisciplinaire en pathologie ovarienne de notre centre, regroupant des chirurgiens gynécologues, des spécialistes de la fertilité, des radiologues, des anatomopathologistes et des oncologues nous a permis d’être précurseurs en imagerie dans ce domaine », indique la Pr Thomassin-Naggara. Cette nouvelle étude prospective et multicentrique, réalisée dans 15 centres européens, confirme les performances de ce score.
La catégorisation du niveau de risque pourrait permettre d'adapter la prise en charge et le geste opératoire. « Chez une patiente symptomatique avec un risque de malignité faible, le kyste peut être retiré, mais la zone opérée est plus limitée qu'en cas de risque de cancer », précise la radiologue.
Portée internationale
Le score a été évalué dans une population de 1 130 femmes ayant une masse pelvienne à l'IRM et a montré une sensibilité de 93 % et une spécificité de 91 %. « Le score O-RADS IRM est un test très discriminant, commente la Pr Thomassin-Naggara. Il ne doit pas être utilisé en première intention, mais uniquement pour les cas indéterminés ou suspects après échographie. » Par ailleurs, le score s'est révélé efficace quel que soit le niveau du radiologue.
« Nous avons collaboré avec l'American college of radiology et l’utilisation de ce score O-RADS est aussi validée aux États Unis, ce qui témoigne de sa portée internationale », souligne la Pr Thomassin-Naggara.
En France, les recommandations de 2018 prévoient également l'intégration d'un score de risque de malignité de type ADNEX MR - ancien nom du score O-RADS IRM - dans le compte rendu médical, accompagné d'une hypothèse histologique. La diffusion de ce score est portée par la société d’imagerie de la femme (SIFEM) et la société francaise de radiologie (SFR).
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