C’est en 1962 que le laboratoire allemand Grünenthal développa ses activités dans le domaine de l’antalgie. Le chimiste Kurt Flick et le pharmacologue Ernst Frankus (1928-1995) conçurent des composés réunissant les motifs structuraux indispensables à l’action antalgique de la morphine : le L-201 se révéla intéressant et fut commercialisé à partir de 1977 sous le nom de tramadol. Il connut un succès mondial qu’illustre une anecdote singulière…
En 2013, des scientifiques de Grenoble et de Buea (Cameroun) avancèrent que le tramadol existait à l’état « naturel » : ils l’avaient isolé de l’écorce et des racines d’une Rubiacée arbustive d’Afrique sub-saharienne, le pêcher africain (Nauclea latifolia). Les feuilles de cet arbre étaient utilisées traditionnellement pour traiter convulsions, fièvre, paludisme mais aussi… douleurs.
Coup de théâtre en 2014 : une étude de Michael Spiteller, spécialiste allemand de l’environnement, montra que la présence du tramadol - et de ses métabolites - dans le pêcher ne devait (pour une fois !) rien au génie de la nature. Il était contaminé par le tramadol dont use la population locale, qui en administre aussi au bétail ; l’eau des nappes en contenait aussi ainsi que d’autres végétaux… une contamination anthropogène qui interroge avant tout sur la pollution environnementale par les médicaments.
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