En finalisant, le 1er juillet 2019, un accord conventionnel, les partenaires sociaux ont souhaité mettre fin aux différences de traitement entre salariés en matière de frais de soins de santé. C’était également une nécessité afin d’être en conformité avec le dispositif législatif du « 100 % santé » visant à lutter contre le renoncement aux soins.
Au niveau de la branche, les différences sont désormais gommées. « Les garanties des non-cadres sont harmonisées avec celles du régime de base des cadres. Notamment sur l’optique avec une meilleure prise en charge des verres complexes. Les soins dentaires sont également alignés », indique Philippe Denry, président de la commission Entreprise officine de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Pour conserver une enveloppe globale à budget constant, les cotisations des non-cadres augmentent d’environ 1,20 euro par mois. « C’est une hausse marginale au regard des nouvelles garanties plus avantageuses », estime Philippe Denry.
La ligne de fracture persiste
L’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO) n’est pas signataire de cet accord, ainsi que deux syndicats représentant les salariés, FO-Pharmacie et l’UNSA. Sur cet échiquier conventionnel, on retrouve les deux blocs qui s’affrontent au sujet de la prévoyance : la FSPF, ralliée par quatre syndicats de salariés (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT) soutient la recommandation de l’APGIS, tandis que l’USPO, FO et l’UNSA sont partisans de la labellisation de Klésia, l’assureur historique. La ligne de fracture persiste !
Si Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral de FO-Pharmacie, est en phase avec l’objectif salutaire de placer tous les salariés à égalité, il dénonce la méthode : « C’est un accord précipité, peu lisible, alors que le sujet est particulièrement complexe et technique. Au final, on constate des coups de rabot, les cadres cotisent toujours autant mais subissent une diminution de certaines prestations telles que le forfait des montures d’optique et le forfait des médicaments de prescription non-remboursables. C’est un recul social. »
L’effet levier du 100 % santé est « artificiel et crée un certain flou », analyse le secrétaire fédéral de FO, puisque « le reste à charge zéro se concentre uniquement sur un panier de soins de base ». Par exemple, une monture de lunettes d’entrée de gamme sera prise en charge à 100 %. « Sur les paniers supérieurs, la voilure des garanties est réduite. Ainsi, une monture de lunettes élaborée sera couverte à hauteur de 70 euros contre 130 euros auparavant », clarifie Olivier Clarhaut.
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