LE COMMISSARIAT GÉNÉRAL à la stratégie et à la prospective (CGSP) s’est également intéressé aux prix des spécialités pharmaceutiques. « En France, les dépenses publiques de médicaments représentent en 2012 plus de 27 milliards d’euros, même si leur hausse s’est sensiblement ralentie », relève le service du Premier ministre. Pour les ménages, les médicaments concernent plus d’un tiers de leurs dépenses nettes de santé. C’est le poste de dépenses le plus important. Ce qui fait dire au CGSP que « la question du prix du médicament et de sa régulation est dès lors majeure ».
Mais l’évaluation de l’évolution des prix n’est pas simple. « D’un côté, les prix « bruts » – correspondant aux prix de vente moyens avant que la Sécurité sociale rembourse tout ou partie du coût – ont diminué en moyenne de 1,8 % par an entre 2000 et 2010 », explique le CGSP pour qui la baisse des prix moyens « bruts » est notamment liée au recours aux génériques. Mais du point de vue du consommateur, la tendance est différente : « Les prix « nets » – soit les prix payés par les ménages une fois pris en compte le remboursement par la Sécurité sociale – ont connu au contraire une hausse de 1,7 % par an sur cette même période. » Cette hausse s’expliquerait par l’application de différentes mesures telles les franchises sur les boîtes de médicament, les baisses des taux de remboursement, ou encore les déremboursements.
Plus précisément, les prix français des princeps apparaîtraient plutôt bas dans l’ensemble, selon une récente étude citée par le CGSP. Mais en ce qui concerne les génériques, ce dernier explique que, selon une étude de 2011 de l’assurance-maladie, leurs prix dans trois classes thérapeutiques importantes (statines, inhibiteurs de la pompe à proton [IPP] et antihypertenseurs) sont plus élevés en France que dans les pays européens voisins. « À titre de comparaison, l’Allemagne, le Royaume-Uni, ou encore les Pays-Bas, consomment aujourd’hui plus de génériques à un moindre coût que la France », observe le service du Premier ministre, rappelant que ces pays ont mobilisé des stratégies volontaristes pour faire baisser le prix des génériques, en s’appuyant notamment sur la mise en concurrence directe des fabricants. Ce sont les fameux « appels d’offres » allemands conclus directement entre l’assurance-maladie et les laboratoires.
Mais le principe ne semble pas être un exemple pour le CGSP. Pour lui, si des économies sont réalisées à court terme, des inconvénients importants apparaissent à plus long terme. « La concentration de l’offre tend à augmenter les risques de rupture d’approvisionnement, estiment les auteurs de la note. Dans certains cas, cela peut aussi contribuer à une augmentation des coûts, consécutive à des phénomènes de report de prescription sur des molécules plus coûteuses d’une même classe thérapeutique. » Le modèle allemand n’est donc pas la panacée.
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