Pour « refonder » les services d'urgence : Agnès Buzyn veut orienter les personnes âgées vers des services de soins spécifiques. Objectif : faire en sorte qu'aucune personne âgée ne passe par les urgences d'ici à 5 ans. De leur côté, les infirmiers pourront demander des bilans biologiques et des examens d'imagerie pour des patients atteints de traumatismes des membres, mais aussi suturer des plaies simples.
La mise en place du service d'accès aux soins (SAS), autre mesure majeure du plan qui coûtera 750 millions d'euros sur une période de 4 ans, proposera également aux patients une carte où seront indiquées les structures disponibles à proximité de chez eux, y compris les pharmacies de garde. Le service que ces officines offrent, la nuit et les week-ends, permet déjà aux urgences de s'épargner la visite de certains patients. Mais pour Renaud Nadjahi, président de l'Union régionale des professionnels de santé (URPS) d'Ile-de-France, l'arsenal thérapeutique du pharmacien est encore « beaucoup trop limité » pour faire encore mieux dans ce domaine. Il prépare d'ailleurs une enquête pour mieux connaître le rôle précis du pharmacien pendant les gardes et déterminer les nouvelles missions qui pourraient lui être attribuées. « Si les infirmiers sont autorisés à suturer, pourquoi pas nous ? En tant que professionnel de premier recours, nous pouvons aussi inciter les patients à attendre le lendemain pour consulter un médecin. Pourquoi ne pas nous donner également plus de pouvoir pour les personnes atteintes de maladies chroniques ? », propose-t-il comme pistes de réflexion. Lorsqu’il est lui-même de garde, Renaud Nadjahi reçoit, en moyenne, une centaine de patients dont la moitié sans prescription. Il estime qu'une « quarantaine d'entre eux » pourrait être potentiellement tentée par un passage aux urgences, si la pharmacie de garde ne pouvait les accueillir.
Accélérer la mise en œuvre des protocoles nationaux
Comme l'a évoqué Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), le traitement de la cystite en officine pourrait être aussi à envisager dans le contexte du désengorgement des urgences. Après les annonces ministérielles, les syndicats, qui ont compétence sur l'organisation du service de garde, souhaitent que leur rôle soit reprécisé et veulent des clarifications sur leur pouvoir de coordination avec les services d’urgence hospitalière dans le cadre de la mise en place du SAS. L'USPO et la Fédération française des syndicats pharmaceutiques (FSPF) espèrent aussi une accélération de la mise en œuvre des protocoles nationaux, avec la Haute Autorité de santé (HAS), afin d’être opérationnels dès 2020. La FSPF, dans un récent communiqué, demande d'ailleurs à être reçue par Agnès Buzyn pour « étudier avec elle les modalités de mise en place et de contribution des pharmaciens d’officine » à ces différentes mesures.
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