Pour la dernière fois, fin juillet, les titulaires ont pu demander un acompte auprès de l’assurance-maladie au titre de la baisse de leur activité en raison du Covid. Les statistiques n’ont pas encore été communiquées par l’assurance-maladie. Toutefois, le nombre de pharmaciens ayant sollicité cette aide devrait être bien inférieur aux 4 650 confrères qui, de la mi-mars à fin avril, au cœur de la crise sanitaire, avaient demandé une compensation pour un montant moyen de 4 517 euros.
Car en dépit d’un infléchissement global de l’activité estimé à 15 % en mai et juin, un grand nombre d’officines ont connu un retour à la normale au cours de l’été, en tenant compte des variations habituelles en fonction de leur implantation. Cette embellie perdurera-t-elle ? Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), redoute l’impact du télétravail qui pourrait se généraliser dès la rentrée dans de nombreuses entreprises. « Cette mesure pourrait avoir des conséquences sur la fréquentation des pharmacies de centres-villes, notamment dans les grandes métropoles », s’inquiète-t-il.
Raison de plus pour les syndicats pour ne pas lâcher sur le dossier des compensations financières. Lancée dès le confinement, l’idée d’une « ROSP Covid » indemnisant les pharmaciens pour leur implication dans la lutte contre l’épidémie, et notamment pour la dispensation des masques aux professionnels de santé, est loin d’être abandonnée par l’USPO et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. « Nous avions obtenu l’accord de principe de Nicolas Revel pour que l’assurance-maladie compense financièrement ces missions. À l’exception toutefois de la dispensation à domicile qui devrait faire l’objet d’un texte conventionnel », rappelle Philippe Besset, président de la FSPF. Les syndicats devraient entrer en négociations sous peu avec le successeur de Nicolas Revel, Thomas Fatome (voir ci-contre), pour définir les modalités de cette indemnisation.