Une quarantaine d’organisations syndicales de professionnels de santé a débuté jeudi les négociations avec l’assurance-maladie, sur l’organisation des soins dans les territoires. L’enjeu est de taille pour les pharmaciens, acteurs pivot de l’exercice coordonné.
Organiser sur les territoires la prise en charge de l’épidémie : cette nouvelle mission pourrait être confiée aux professionnels de santé libéraux, via les CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé). C'est ce qu'a annoncé hier Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) à l’issue d’une réunion entre l’assurance-maladie et une quarantaine d’organisations de professionnels de santé. Il s’agissait de la première réunion portant sur un accord conventionnel interprofessionnel (ACI) pour Thomas Fatome, nouveau directeur général de la CNAM.
Autre élément notable pour la coordination des soins dans les territoires, l’assurance-maladie est bien décidée à relancer le dossier des CPTS et à accélérer leur création. L’organisme payeur se déclare prêt à y mettre le prix puisqu’il a annoncé vouloir augmenter ses contributions de 50 %, comme l’indique Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Pour rappel, les financements sont gradués à la taille de la CPTS. « Ne bénéficieront bien entendu de cette revalorisation uniquement les CPTS qui auront signé l’accord ACI ! », précise Gilles Bonnefond.
S’ils restent majoritairement favorables aux CPTS, la plupart des syndicats de professionnels de santé plaident cependant pour un assouplissement de l’organisation des soins sur les territoires. Pour Gilles Bonnefond, il faut absolument privilégier l’efficacité et la rapidité de la prise en charge des patients, notamment des plus fragiles. Seule une équipe de soins primaires (ESP) qui réunit différents professionnels de santé autour de ces patients dans un exercice coordonné le permet : « nous n’avons pas besoin de créer une société à chaque fois, c’est du temps perdu ! » La création d’une ESP ne doit pas être, selon lui, conditionnée à l’existence d’une CPTS.
Même constat pour Philippe Besset : « il nous faut un premier niveau de coordination plus flexible, qui ne reposerait que sur du déclaratif ». Selon lui, cette « première brique » des CPTS réclame cependant une modification de la loi « car l'ESP est aujourd’hui mal définie dans les textes ».
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