L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a acté l’approvisionnement exclusif des pharmacies par les grossistes-répartiteurs pour des médicaments pédiatriques à base d’amoxicilline et d’amoxicilline/acide clavulanique. Une mesure prise pour se préparer à la prochaine saison hivernale et qui doit surtout permettre une répartition équitable de ces spécialités entre les officines.
Ces derniers mois, les ruptures de stock et tensions d’approvisionnement autour de l’amoxicilline, notamment sur les formes buvables pédiatriques, se sont multipliées. Des différences importantes de stocks selon les pharmacies ont notamment été constatées. Les problèmes de disponibilité des ces spécialités pour les patients sont justement dus en grande partie à un problème de répartition inégale sur le territoire, davantage qu’à une insuffisance globale des stocks, selon l’ANSM. Aujourd’hui, « la situation n’est pas encore revenue à la normale », souligne l’ANSM, qui a donc décidé d’agir. À l’issue d’une réunion tenue le 11 juillet, en présence de l’ensemble des acteurs de la chaîne d'approvisionnement (industriels, grossistes-répartiteurs, pharmaciens d’officine et hospitaliers), une décision collégiale a été prise : l’approvisionnement des pharmacies pour les médicaments pédiatriques à base d’amoxicilline et d’amoxicilline/acide clavulanique sera uniquement assuré par les grossistes-répartiteurs. Une consigne qui est d’ores et déjà appliquée. « Il y avait encore des approvisionnements en direct début juillet, aujourd’hui ce n’est plus le cas, confirme Yorick Berger, responsable des relations avec la chaîne du médicament pour la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Le but de l’ANSM était d’éviter ces surstocks que l’on a observés dans plusieurs points de vente et personne n’est mieux placé que les grossistes-répartiteurs pour s’assurer que ces médicaments sont répartis équitablement », commente Yorick Berger.
Selon l’ANSM, cette mesure doit en effet permettre « d’assurer une répartition équitable des stocks dans les officines du territoire métropolitain ». L’approvisionnement exclusif des médicaments pédiatriques à base d’amoxicilline et d’amoxicilline/acide clavulanique par les grossistes-répartiteurs est « la mesure la plus juste », estime Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). À condition que les grossistes jouent le jeu, précise-t-il néanmoins. Nous avons aussi un problème avec les short-liners qui détiennent parfois des quantités importantes et pour l’instant la mesure prise par l’ANSM ne règle pas ce souci », observe-t-il par ailleurs. Dans son avis, l’autorité sanitaire précise en outre que la distribution exclusive de ces spécialités par les grossistes-répartiteurs « sera réévaluée à l’automne ». La mesure préventive prise par l’ANSM pourrait-elle donc être remise en cause ? « Je pense que cela dépendra des stocks qu’auront les grossistes et les industriels. Pour l’instant, on ne peut pas savoir ce qu’ils auront cet automne », analyse Pierre-Olivier Variot. « On pourrait en effet envisager un retour à un approvisionnement classique cet automne, avec 80 % venants des grossistes-répartiteurs et 20 % des industriels, mais uniquement si les stocks sont assez importants à ce moment-là », pense égalementYorick Berger.
À noter enfin que les départements et régions d’outre-mer ne sont pas concernés par cette mesure, « en raison des spécificités du circuit d’approvisionnement », précise l’ANSM.
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