Depuis toute petite, Cécile Thomas se sent comme un poisson dans l’eau au milieu d’une officine. « J’ai envie d’être pharmacienne depuis que j’ai 6 ans. Quand j’étais enfant, j’avais des pharmaciennes à côté de chez moi et j’allais très souvent m’asseoir dans leur officine pendant des heures ! C’était tout naturel pour moi d’entrer en faculté de pharmacie après le bac », assure-t-elle.
Diplômée de la faculté de Clermont-Ferrand en 1992, elle travaille d’abord dans un laboratoire pharmaceutique, jusqu’en 2009. « J’ai assuré les postes de responsable de laboratoire de contrôle, de pharmacien assurance qualité. À la fin, j’étais pharmacien responsable. J’effectuais de nombreux audits et je voyageais beaucoup. Cette expérience m’a apporté énormément, en particulier une connaissance de l’industrie pharmaceutique, la rigueur, la connaissance des autres et du management, le travail en équipe. Mais je sentais qu’il me manquait le contact avec le patient », se souvient-elle. Elle décide alors de revenir à sa vocation initiale : l’officine.
Elle s’installe d’abord dans une pharmacie rurale au Sud du Puy-de-Dôme, dans un bourg de 500 habitants, Égliseneuve-d'Entraigues. « J’y suis restée quatre ans et demi et c’était une expérience extraordinaire ! C’était une officine de petite taille, avec une patientèle fidèle, avec qui il était possible de créer des liens. L’ambiance était familiale et il y avait une bonne collaboration avec les autres professionnels de santé », décrit-elle.
En 2014, désireuse de se rapprocher de son domicile, Cécile Thomas s’installe à Saint-Georges-de-Mons, dans le Nord-Ouest du Puy-de-Dôme, où elle exerce toujours. « C’est une officine moyenne, en milieu semi-rural, dans une ville de 2000 habitants. J’ai une très bonne équipe, avec trois pharmaciens à temps partiel et trois préparatrices. Grâce à eux, j’ai pu me libérer du temps pour me présenter aux élections ordinales », apprécie-t-elle. En 2016, elle est élue suppléante au CROP de Clermont-Ferrand. Puis, avec la fusion des régions en 2019, elle devient titulaire pour le département du Puy-de-Dôme et vice-présidente du CROP d’Auvergne-Rhône-Alpes. Depuis 2022, elle est présidente du CROP de cette région.
La moitié de la semaine
« C’était fait pour moi dans la démarche et dans l’esprit », estime-t-elle. « Je gère quatre personnes en interne et je mets en musique les missions de l’Ordre à l’échelle régionale : assurer la défense de l’indépendance pharmaceutique et de l’honneur de la profession, assurer le respect des devoirs professionnels, veiller à la compétence de pharmacien et contribuer à promouvoir la santé publique et la qualité des soins. Pour cela nous travaillons en partenariat avec les différentes instances. Je planifie des réunions avec l’Assurance maladie, l’Agence régionale de santé (ARS), les syndicats, les Unions régionales de professionnels de santé (URPS) et les différents partenaires pharmaceutiques. » Elle traite les signalements adressés au CROP par tout requérant, à l'encontre de pharmaciens exerçant dans la région et ne respectant pas les règles professionnelles propres à la pharmacie d'officine. Elle peut également déposer une plainte et décider d'engager une procédure disciplinaire si les faits signalés sont graves.
« C’est une lourde tâche », reconnaît-elle. « Je passe quasiment la moitié de ma semaine à travailler pour l’Ordre. Je suis tous les jeudis à Lyon et je travaille tous les jours au téléphone avec la juriste pour régler les affaires courantes. J’ai à cœur de répondre aussi bien que possible à tous les pharmaciens qui nous contactent », insiste-t-elle.
Anticiper les évolutions
Elle est également membre du bureau du conseil central A à Paris. « Nous travaillons dans des groupes pour faire progresser les nouvelles missions et les proposer au gouvernement. C’est aussi très intéressant car cela permet de faire évoluer la profession. C’est encore un autre niveau. En région nous sommes dans l’opérationnel, tandis qu’à Paris nous sommes dans le projet, dans le brainstorming permanent. »
Elle estime que ses missions ordinales lui apportent une vision plus large du métier. « Je pressens mieux l’avenir de la profession et j’ai à cœur de l’anticiper et d’essayer de m’y projeter dès maintenant », conclut-elle.
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