Du 2 au 14 octobre, près de 12 500 pharmaciens de toutes les filières ont répondu à un sondage du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) sur leur expérience au cours de la première vague de Covid-19. Adaptation de l’activité, missions exceptionnelles, collaboration interprofessionnelle, les officinaux expliquent comment ils ont fait face.
À l’officine, 28 % des pharmaciens ont dû « réajuster très vite » leur activité pour pouvoir « continuer à mener pleinement » leurs missions, quand 21 % expliquent avoir « poursuivi sereinement » leur activité tout en s’adaptant aux nouveaux enjeux de santé publique. Une adaptation qui a principalement reposé sur une modification des horaires d’ouverture et une plus grande utilisation des outils numériques. Ils sont néanmoins 15 % à avoir dû réorganiser complètement leur activité et 3 % à interrompre leur activité pour diverses raisons (garde d’enfants, maladie, etc.).
25 % des pharmaciens d’officine considèrent que leur rôle de professionnel de santé a été renforcé mais 20 % indiquent s’être sentis « agressés et mal considérés ». Côté image, la moitié estime que la perception des pharmaciens par la population sera identique à la fin de la crise à ce qu’elle était auparavant, 39 % pensent que cette perception sera améliorée, mais 10 % prédisent qu’elle sera dégradée.
Ils plébiscitent la plupart des missions exceptionnelles qui leur ont été confiées durant la crise et aimeraient la pérennisation de certaines d’entre elles, en particulier le renouvellement d’ordonnance pour les patients chroniques, le dépistage, le signalement de violences intrafamiliales et, dans une moindre mesure, la dispensation des médicaments de l’IVG médicamenteuse. L’usage des outils numériques s’est développé en priorité pour se tenir informé, échanger avec les autres professionnels de santé, garder le contact avec les patients et maintenir l’activité. 87 % des officinaux soulignent avoir été incités à travailler davantage avec les autres professionnels de santé durant la crise, même si, pour la majorité d’entre eux (61 %), cela n’a pas changé leurs pratiques habituelles de collaboration. Ces échanges étaient le plus souvent informels par téléphone ou par mail (57 %), ou par messagerie sécurisée (21 %).
Le CNOP souligne que, face au développement de la télésanté, « les pharmaciens mettent en avant le besoin de définir un cadre éthique et responsable pour en encadrer l’usage » et « souhaitent une simplification » des outils numériques actuels. En particulier, les pharmaciens d’officine aimeraient que le click and collect ou la dispensation de médicaments à domicile « s’inscrivent durablement dans les pratiques de la profession ».
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