Ce 29 juin, le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP) a présenté son état des lieux de la démographie pharmaceutique. Si les effectifs ont légèrement diminué chez les titulaires et les adjoints par rapport à 2019, le nombre de nouvelles inscriptions toutes sections confondues est relativement stable et la chaîne pharmaceutique reste « robuste et efficace ».
Au 1er janvier 2021, 73 830 pharmaciens sont inscrits au tableau de l’Ordre, dont 2 059 nouvelles inscriptions. Parmi eux, 70 % sont des officinaux, dont 25 518 titulaires et 27 966 adjoints. Dans ces deux catégories, on constate une légère baisse des effectifs (-1,3 % pour les titulaires et -0,9 % pour les adjoints), qui s’explique avant tout par la contraction du réseau officinal. Preuve que l'officine attire toujours, 60 % des 2 052 primo inscrits à l’Ordre en 2020 ont choisi la section D (adjoints). Les titulaires sont, eux, de plus en plus âgés en moyenne, 23 % ont aujourd'hui plus de 60 ans, contre 12 % il y a encore dix ans. L'âge moyen des titulaires se situe à 50,1 ans.
En ce qui concerne les fermetures d'officine, 196 établissements ont définitivement baissé le rideau l'an dernier. « On compte environ 45 % de fermetures volontaires (regroupements, vente de clientèle) et un peu plus de 50 % de fermetures contraintes, précise Pierre Béguerie, président de la section A. Dans ce dernier cas, il s'agit presque toujours d'officines situées dans des territoires isolés ou dans des villes où le nombre de pharmacies est excédentaire. Des pharmacies qui n'étaient pas viables et dont le chiffre d'affaires trop bas n'a pas permis au titulaire de résister à la pression économique. Cela ne met donc pas en péril le maillage officinal », rassure-t-il. Aujourd'hui, la France compte 31 officines pour 100 000 habitants, un chiffre dans la moyenne européenne. Plus de 9 communes sur 10 respectent le quota démographique et la distance avec l’officine la plus proche pour l’ensemble des communes françaises est de 3,8 kilomètres en moyenne.
Particulièrement « fière » de l'engagement dont ont fait preuve les pharmaciens depuis le début de la crise sanitaire, Carine Wolf-Thal, présidente du CNOP, se félicite que le maillage territorial reste « harmonieux » aujourd'hui « malgré quelques alertes ». « Les données démographiques démontrent toute la force de la chaîne pharmaceutique française, estime Carine Wolf-Thal. C’est grâce à la juste combinaison d’un maillage territorial efficace et d’une complémentarité entre les différents métiers de la pharmacie incarnés par des professionnels engagés que nous avons su être au rendez-vous de la crise Covid-19. Néanmoins, pour garder cet équilibre sur le long terme, nous devons rester vigilants car il existe des tensions croissantes d’effectifs pour certains de nos métiers, au premier rang desquels la biologie médicale », veut-elle souligner. C'est en effet chez ces derniers que le nombre de postes a le plus diminué depuis 10 ans, passant de près de 8 000 en 2009 à seulement 6 858 en 2020. Une diminution des effectifs qui devrait en plus se poursuivre dans les années qui viennent.
Retrouvez le vendredi 2 juillet notre dossier complet sur la démographie pharmaceutique dans notre journal et sur notre site Internet.
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