Associations de patients et allergologues sont catégoriques : les allergiques au pollen souffrent particulièrement cette année. En cause : la chaleur, apparue tôt dans la saison, a contribué à la dissémination d'une très grande quantité de pollens de graminées. Et cela ne va pas aller en s’améliorant en raison du réchauffement climatique.
Selon le dernier bulletin du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), la France métropolitaine entière est toujours en alerte rouge pour les risques allergiques au pollen de graminées dont la saison peut s’étendre de début mai à fin juillet. Seul espoir : que le retour des pluies orageuses apporte « localement et temporairement du répit aux allergiques » en plaquant les pollens au sol. Même si finalement les pluies vont favoriser la croissance des graminées qui libéreront davantage de pollens dès que le soleil sera de retour.
Les allergologues ne peuvent pas quantifier le phénomène mais confirment une saison particulièrement difficile chez leurs patients allergiques au pollen. « Des symptômes ont été ressentis par beaucoup et de façon très violente », affirme pour sa part Pascale Couratier, directrice générale de l'Association française pour la prévention des allergies (AFPRAL). De fait, les témoignages sont édifiants. Certains allergiques de longue date ressentent 2022 comme la pire année qu’ils aient connue, évoquant une pathologie de plus en plus handicapante entre les éternuements incessants, l’écoulement nasal permanent, les démangeaisons, l’irritation des yeux, les crises asthmatiformes, les insomnies…
Explication : les allergies au pollen sont plus sévères cette année, en raison de conditions météorologiques ayant favorisé la dispersion de fortes concentrations de pollen. Une tendance qui devrait s'accentuer avec le réchauffement climatique. Il faut en effet s'attendre à des saisons allergiques plus longues et sans doute plus intenses. « Le réchauffement climatique va entraîner des saisons polliniques plus longues, alors que la pollution rendra les pollens plus agressifs », indique Isabelle Bossé, présidente du Syndicat français des allergologues (SYFAL). De plus, l’augmentation des températures pousse certaines plantes à gagner de nouveaux territoires, telles les ambroisies, très allergisantes, qui se déplacent vers le nord et même en altitude. Selon le modèle de prévision du RNSA, les allergiques au pollen d’ambroisie vont souffrir à partir du 10 août prochain, à trois ou quatre jours près selon qu’ils se situent au sud ou au nord de Lyon, avec un pic attendu une vingtaine de jours plus tard.
Cette alerte des allergologues n'est pas isolée. En septembre 2021, 200 journaux médicaux de toute la planète avaient appelé à des mesures urgentes contre le réchauffement climatique et la destruction de la nature, listant les pathologies liées et insistant sur le fait que « ce n’est qu’un début ».
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