Le Quotidien du pharmacien.- Le danger pour les régimes autonomes d'être intégrés à un régime universel semble écarté dans la réforme actuelle. Celle-ci comporte-t-elle d'autres points positifs pour les pharmaciens ?
Philippe Berthelot.- Le risque d’un retour du régime universel ne peut être totalement écarté, mais nous avons eu confirmation de la suppression, lors de l'examen au Sénat, de l’article I bis qui prévoyait la remise d’un rapport par le gouvernement sur les modalités de mise en œuvre d’un système universel de retraite. Nous pouvons donc saluer ce projet de réforme qui maintient l'autonomie de notre caisse professionnelle. Ce texte présente par ailleurs d'autres avancées pour la profession. Ainsi, dans un souci d'harmonisation avec le régime des salariés, les libéraux ayant eu trois enfants et plus devraient également bénéficier d’une majoration de 10 % de leur retraite de base.
Quelles sont les autres avancées sociales que vous saluez ?
Dans le cadre du dispositif de cumul emploi-retraite, les pharmaciens pourront désormais acquérir de nouveaux droits. Nous saluons également la proposition du gouvernement visant à réduire l'assiette de la CSG à un niveau équivalent à celui des salariés. Cette mesure devrait permettre d'augmenter les cotisations sociales et tout particulièrement les cotisations retraite. Actuellement, les libéraux paient davantage de CSG que les salariés dont l’assiette ne tient pas compte de la part des cotisations sociales financée par l’employeur. Cette harmonisation sur laquelle nous allons prochainement travailler doit figurer dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024.
La réforme appréhende-t-elle aussi le cas des pharmaciens qui ont été salariés en début de carrière ?
De fait, les pharmaciens adjoints cotisent proportionnellement davantage que les titulaires - 28 % de leurs revenus contre 17 % - mais sur des revenus généralement plus faibles lorsqu’ils débutent. Le Sénat propose d’étudier les opportunités offertes par la retraite par capitalisation et demande au gouvernement la production d’un rapport d’ici à la fin de l’année. Une initiative particulièrement intéressante, à laquelle je ne peux rester indifférent en tant que président de la CAVP. Le fait que la Chambre haute s'empare de ce sujet, et souligne que le report de l'âge légal ne suffira pas à équilibrer durablement le système de retraite par répartition, est un signal fort. En effet, je suis convaincu qu'il serait opportun de proposer aux jeunes pharmaciens salariés de cotiser à notre régime par capitalisation. J'ai l'intention de soumettre cette proposition à notre conseil d'administration. Il s'agit pour moi, indéniablement, d'un facteur d'attractivité professionnelle supplémentaire pour les jeunes générations.
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