L’Agence du médicament a décidé d’inscrire sur la liste des stupéfiants les nitazènes, des opioïdes de synthèse qui ont fait leur apparition sur le marché des drogues illicites en France. Leur production, usage et vente sont interdits à partir du 9 juillet.
« De nouveaux opioïdes de synthèse, les nitazènes, circulent actuellement en France sur le marché des drogues illicites », alerte l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Ils sont particulièrement dangereux, car plus puissants que d’autres opioïdes, avec un risque élevé d’overdose potentiellement mortelle, même à faible dose et un risque de dépendance plus important que les autres opioïdes. Face à cette situation, les autorités de santé ont décidé d’inscrire ces composés sur la liste des stupéfiants : leur production, vente et usage sont interdits à partir du 9 juillet 2024.
Les nitazènes présentent une structure chimique commune de type benzimidazole, et sont aussi désignés sous le terme de dérivés benzimidazolés. La plupart d’entre eux sont plus puissants que la morphine. Ces produits sont vendus sous forme de poudre, comprimé, liquide, dans des sprays pour instillation nasale ou dans des e-liquides. Ils y sont présents seuls ou associés à d’autres substances psychoactives et parfois à l’insu des usagers. Ils ont été détectés dans des échantillons supposés d’héroïne, de fentanyl, de cocaïne, de kétamine ou encore dans des médicaments contrefaits. Ils sont injectés, inhalés ou consommés par voie nasale ou rectale.
Comme avec les autres opioïdes, ils peuvent provoquer des overdoses qui peuvent survenir brutalement, dans un délai très court après la prise, et entraîner une mise en jeu du pronostic vital, du fait de leur puissance.
« Un premier cluster de cas en France a été identifié début 2023, rapporte l’ANSM. Au Royaume-Uni et en Europe de l’Est, plusieurs dizaines de décès en lien avec des nitazènes ont déjà été rapportés depuis 2023. Deux cas de décès ont été rapportés en France. » L’usage chronique des nitazènes expose également à un risque de tolérance et de dépendance, comme avec tous les opioïdes.
« De manière préventive, dans le cadre de la réduction des risques liés à l’usage d’opioïdes, il est recommandé pour les usagers et/ou leur entourage d’avoir à disposition un ou plusieurs kits de naloxone, qui est l’antidote en cas d’overdose », indique l’ANSM. La dose nécessaire de naloxone à utiliser peut être toutefois supérieure à celle administrée pour d’autres opioïdes.
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