Les premiers bilans sur douze mois présentés par le réseau d’experts-comptables CGP confirment pour 2021 une envolée des activités liées au Covid, vaccins et tests antigéniques (TAG), qui contribuent pour près de 31 000 euros au chiffre d’affaires moyen de l’officine et pour 28 000 euros à l’évolution de son excédent brut d’exploitation (EBE).
Les chiffres diffusés ce matin par le réseau CGP (14 cabinets d’experts-comptables en métropole et DROM) ne font qu’entériner les tendances observées au comptoir depuis plus d’un an. Lissé sur l’année 2021, le chiffre d’affaires de l’officine a grimpé de 6,36 % en moyenne à 2,072 millions d’euros. Les baisses de flux liés au confinement ont été largement compensées par des pics relevés à +16,51 % en avril ou encore à + 16,83 % en décembre. Sans compter les hausses provoquées par le passe sanitaire l’été dernier qui mettent une fois de plus en exergue l’effet TAG et vaccination sur ces résultats.
Selon les experts-comptables, la hausse du chiffre d’affaires « retraité », c’est-à-dire excluant ces activités, n’atteint plus que 4,59 %. Une performance tout à fait honorable que l’officine doit toutefois à un second facteur : la dispensation de médicaments chers. Les ventes de produits dont le prix dépasse 1 930 euros ont en effet bondi de 27 %. De manière générale, le médicament remboursable fait preuve d’une bonne tenue à + 4,80 %, porté par une hausse de 4 % des prescriptions. Et ce, dans un contexte de baisse de prix de 1,48 %, soulignent les experts-comptables.
Quelle que soit leur typologie ou leur lieu d’implantation, les officines ont bénéficié de cette manne « Covid ». Les plus petites d’entre elles c’est-à-dire d’un chiffre d’affaires inférieur à 1 million ne régressent pas nécessairement. Toutefois 18 % des officines de l’échantillon étudié par CGP font état d’une baisse d’activité, de toute évidence pénalisées par l’absence de réalisation de nouvelles missions. L'activité Covid a bien évidemment un impact sur la marge brute globale qui se monte à 31,42 % du chiffre d’affaires, soit 651 100 euros, les TAG contribuant pour deux tiers à cette progression. Hors missions Covid, cette marge n’atteint plus que 30,53 %.
Même effet sur l’excédent brut d’exploitation (EBE) qui ressort à 279 100 euros (13,47 % du chiffre d’affaires, contre 12,62 % en 2020). Sans les TAG, l’EBE aurait progressé de 5 000 euros, commentent les experts-comptables. Inutile de dire que ces performances occultent mal quelques points d’inquiétude. Les disparités se creusent de plus en plus dans le réseau, les officines réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 1 million d’euros, voyant leur EBE reculer de 3 500 euros. Comment pourront-elles dans ces conditions passer le cap des nouvelles missions ? s'interrogent les experts-comptables. Ceci d’autant plus que la pénurie de main-d’œuvre laisse entrevoir une surenchère dans les recrutements nécessaires à leur réalisation. Ainsi, pour la seule année, les frais de personnels ont augmenté de 10 000 euros en moyenne (10, 36 % du chiffre d’affaires). La masse salariale risque de grever la rentabilité, mettent en garde les experts-comptables. Enfin, autre effet « Covid », gonflés par les missions Covid, les chiffres de l’officine agissent en trompe-l’œil sur la valorisation des fonds. Après deux années baissières, les cessions se négocient désormais à 7,10 fois l’EBE. Un indicateur qui n’atteignait que 6,78 en 2020. De mémoire d’experts-comptables, il faut remonter à 2004-2005 pour trouver un tel niveau.
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